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Arnaud Clément : "Gagner la Coupe Davis dès 2013"

Le nouveau capitaine de l’équipe de France, qui a succédé à Guy Forget, effectuera ses débuts sur le banc début février contre Israël, à Rouen. L’Aixois est revenu pour nous sur son rôle, son mode de fonctionnement et ses ambitions pour le groupe qu’il va diriger. Un groupe qu’il connaît parfaitement et qu’il espère voir triompher dès l’an prochain.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Qu’avez-vous ressenti au moment de votre nomination comme capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis ?
AC : "Le premier sentiment qui vient, c’est la responsabilité. On n’est plus simplement joueur mais on sait qu’on va devoir prendre des décisions qui auront une répercussion. Après, c’est l’excitation, la joie de rester au contact du tennis français de cette manière là. La Coupe Davis a constitué tout au long de ma carrière un fil rouge, une passion. En plus, je m’entends très bien avec ce groupe de joueurs qui composent l’équipe. J’espère qu’on va pouvoir faire de grandes choses".

Comment vous investissez-vous dans votre nouveau rôle ?
"Ca se fait progressivement depuis que j’ai été nommé. Je me sens aujourd’hui complètement dans le rôle. On a des décisions à prendre assez vite, des domaines de réflexion. Composer son staff par exemple est quelque chose de primordial. C’est nouveau, je ne l’avais jamais fait. Les décisions impliqueront tout un groupe, toute l’équipe de France. Chaque décision est plus réfléchie. La FFT m’a donné toute sa confiance. Il y a beaucoup de personnes avec qui je suis content d’échanger. Il a des gens de confiance et d’expérience".

Qu’avez-vous appris depuis votre intronisation ?
"Rien de particulier. Je n’ai pas eu de mauvaises surprises".

"Un groupe vraiment large"

Faut-il des circonstances favorables pour que la France gagne la Coupe Davis ?
"C’est dur de comparer les époques, je trouve. Ca dépend des équipes que vous pouvez avoir en face, des périodes. Maintenant, je suis persuadé que l’équipe de France peut aller chercher la Coupe Davis. On a des joueurs de grande valeur, un groupe vraiment large. Par rapport à certains pays, on a une concentration au haut niveau qui est vraiment importante. Surtout, les joueurs ont envie de la gagner. J’ai vraiment ressenti ça tout de suite. La motivation et l’implication que les joueurs vont mettre est déterminante. Je pense que le groupe a aujourd’hui une parfaite connaissance de la compétition. Pour toutes ces raisons, je pense qu’on peut la gagner".

Est-ce que vos relations avec les joueurs ont changé ou vont changer ?
"Je ne réfléchis pas vraiment à ça en fait. Je sais que j’aurais des décisions à prendre qui plairont probablement à certains et moins à d’autres. Mais les joueurs en sont conscients. Ce sont des gars que j’ai côtoyé sur le circuit, avec qui j’ai passé des bons moments. Je ne pense pas qu’il y ait des barrières à mettre entre eux et moi. Après, évidemment qu’il y aura un rapport hiérarchique en fonction des décisions que j’aurais à prendre. Mais ce ne sera pas un rapport de force, ça se fera naturellement. Je ne me prends pas la tête avec ça. On a des discussions par rapport à la Coupe Davis, mais ça se fait en toute décontraction".

"On veut la gagner dès 2013"

Quel sera votre mode de fonctionnement ?
"Pour moi, la notion est de groupe est primordiale. Aucun joueur ne peut gagner une rencontre de Coupe Davis à lui tout seul. Je suis persuadé que c’est un groupe qui gagnera. Et pas un groupe de 4 joueurs mais de 6, 7 ou 8 joueurs. Cette idée est ancrée en moi. Chacun peut avoir un rôle à un moment donné pour ramener un point ou plusieurs. Je ne veux pas m’appuyer sur un joueur en particulier parce qu’il est mieux placé à un moment. Pour moi, Jo est un pilier comme les autres joueurs. L’équipe sera toujours supérieure à l’individualité. Et j’ai la chance d’avoir un groupe assez large".

Allez-vous avoir une approche à moyen terme ou match par match ?
"C’est dur de répondre à ça. Il faut bien évidemment se concentrer sur le premier tour et le gagner. Mais je pense qu’on doit avoir pour objectif de gagner la Coupe Davis. Si à un moment donné j’ai une décision à prendre où peut-être l’équipe sera un peu moins forte pour un premier tour mais elle s’en trouvera renforcée pour une demi-finale, je choisirais sans aucun doute cette option-là. J’essaye d’avoir une vue globale sur la saison tout en n'occultant pas le fait que si on ne passe pas le premier tour, on ne joue pas le deuxième. Mais on veut la gagner dès 2013. Il n’y aura pas d’année d’échauffement".

Faites-vous partie de ces capitaines qui pensent qu’il vaut mieux jouer sur les qualités de l’équipe que sur les points faibles supposés de l’adversaire ?
"Il y a énormément de configurations possibles en fonction des gars qu’on va jouer, de nos forces du moment. Pour prendre pour exemple les Etats-Unis au printemps, il se trouve que finalement ils n’avaient ni Roddick ni Fish. Refaire à chaque fois l’histoire après coup, c’est un peu plus facile. En tous cas, ça va dépendre des matches, mais je pense en effet que c’est très important de s’appuyer sur ses forces. Et avoir le choix de la surface quand on reçoit a forcément son importance".

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