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Tennis : Les confidences de Murray sur le massacre de Dunblane

Problèmes respiratoires, syndromes de stress post-traumatique... Andy Murray révèle pour la première fois l'impact émotionnel du massacre de l'école écossaise de Dunblane il y a 23 ans, dont il fût témoin, dans un rare entretien pour un documentaire qui sera diffusé ce vendredi sur Amazon.
Article rédigé par franceinfo
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  (GREG WOOD / AFP)

"Le tennis m'a permis de m'échapper de cette horreur. C'est pour ça que c'est un sport aussi important pour moi". Très ému, Andy Murray est revenu pour la première fois sur le traumatisme vécu pendant son enfance lors d'un document exceptionnel qui sera diffusé ce vendredi sur Amazon : le massacre de Dunblane. "On ne parle jamais de ces événements avec ma famille. Quand je jouais en compétition, jeune, j'ai eu de gros problèmes respiratoires", se confie le champion britannique, les larmes aux yeux.

Nous sommes le 13 mars 1996, Andy Murray a huit ans lorsqu'un forcené fait irruption dans l'école primaire où le futur champion est scolarisé, tuant 16 enfants âgés de cinq et six ans et une institutrice. Le tueur, Thomas Hamilton, un déséquilibré de 43 ans, s'introduit dans le gymnase de l'établissement avant de faire feu sur l'institutrice et le groupe d'enfants réunis là. L'auteur de ce qui est encore aujourd'hui l'une des plus grandes tueries du Royaume-Uni s'est ensuite suicidé.

L'ancien numéro un mondial, qui a très rarement évoqué publiquement cet événement, n'apparaît pas face caméra à ce moment du documentaire intitulé "Andy Murray: Resurfacing", mais il témoigne dans un message vocal. "Vous m'avez demandé il y a quelques temps pourquoi le tennis était si important pour moi, débute le triple champion de Grand Chelem. Déjà, il y a eu ce qu'il s'est passé à Dunblane. Le fait qu'on connaissait, avec mon frère Jamie, le tireur, on allait à son club pour enfants, il avait déjà été dans notre voiture, on l'avait emmené et déposé à des gares...", continue le champion de tennis.

Bouffées d'angoisse et  problèmes respiratoires

A ce moment-là, Andy Murray éclate en sanglots, avant de poursuivre son récit sur les conséquences du massacre tout au long de sa vie : "Pendant les douze mois suivant la tuerie, mes parents se sont séparés. C'était une période très compliquée pour nous, les enfants, qui ne comprenions pas vraiment ce qu'il se passait".  Comme si cela ne suffisait pas, un autre événement marque alors le double champion olympique (2012, 2016) : le départ à Cambridge (Angleterre) de son frère aîné, Jamie, lui aussi jeune joueur de tennis. "Il est parti de la maison pour jouer au tennis. On avait l'habitude de tout faire ensemble. Donc quand il est parti, ça a été vraiment dur pour moi", raconte Murray, qui explique que le tennis lui a alors servi d'"échappatoire" à ces "bouffées d'angoisse".

Le Britannique avait auparavant brièvement évoqué le massacre de Dunblane en 2013 dans un documentaire sur sa vie diffusé par la BBC. "On ne peut pas imaginer à quel point ce genre de choses est difficile. Je suis content de faire quelque chose dont Dunblane puisse être fier", continue-t-il, maîtrisant difficilement son émotion. "Je ne veux pas revenir sur le passé", avait-t-il uniquement écrit dans son autobiographie "Hitting Back", parue en 2008, ajoutant qu'il "aurait pu être l'un de ces enfants".

Le documentaire, qui sera diffusé vendredi sur Amazon, est consacré au come-back du double vainqueur de Wimbledon après son opération à la hanche en début d'année. Andy Murray a depuis fait son retour sur le circuit ATP, remportant en octobre à Anvers (Belgique) son premier titre depuis 2017. Avant certainement le triomphe le plus symbolique de sa carrière : retourner sur les courts de l'Open d'Australie, en janvier prochain.

Avec AFP

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