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Taxe à 75%: le foot pro boycotte

Les différentes composantes du football professionnel ont annoncé qu'elles suspendaient leur participation à une commission mise en place par le ministère des Sports, pour protester contre le projet de taxation à 75% jugé "injuste et discriminatoire".
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Frédéric Thiriez, président de la Ligue française, mais aussi président du syndicat des ligues de football européennes professionnelles.

Dans une déclaration commune, la Ligue de football professionnel (LFP) et  les syndicats du football français estiment qu'ils n'ont "aucune raison de  continuer à participer" à une commission sur la compétitivité du football alors  que le gouvernement "refuse de les écouter". En revanche, les patrons des clubs professionnels ont confirmé qu'ils  seraient bien présents au rendez-vous fixé par le président de la République  François Hollande, le jeudi 31 octobre. Les députés ont voté vendredi dernier la nouvelle mouture de la taxe à 75%  pour les très hautes rémunérations. La taxe fait partie du projet de budget  2014 devant ensuite être examiné au Sénat, avant de revenir vers l'Assemblée  nationale qui aura le dernier mot.

"On aurait préféré avoir un rendez-vous avec le président de la République  avant le vote du texte à l'assemblée, vendredi dernier. C'est un petit peu tard  même si nous serons présents, et tous ensemble, à ce rendez-vous avec François  Hollande", a déclaré Jean-Pierre Louvel, président de l'UCPF (Union des clubs  professionnels français), à la sortie d'une réunion de cette commission  présidée par le député socialiste des Hautes-Pyrénées Jean Glavany, au siège de  la Fédération française de football (FFF) à Paris. Cette suspension "est un premier geste fort de l'ensemble du football  français qui montre notre détermination. Le football français ne peut pas payer  cette taxe", a ajouté celui qui est aussi le président du Havre (L2).

De sources proches du dossier interrogées par l'AFP, certains présidents de  clubs voudraient, s'ils ne peuvent obtenir le retrait de la loi, que les  pouvoirs publics acceptent une proposition nouvelle, par exemple qu'elle ne  soit pas rétroactive et concerne seulement les futurs contrats et non ceux déjà  en cours. "Cette taxation n'est pas juste, seuls les clubs de foot y seront soumis",  a dénoncé Frédéric Thiriez, président de la LFP, expliquant que les acteurs de  cinéma et athlètes de sports individuels n'y seraient pas soumis. Il a rappelé que "le football professionnel en France, clubs et joueurs,  (avait) payé l'année dernière plus de 700 millions d'euros en impôts et charges  sociales, soit davantage que la totalité des droits télés dont il a bénéficié". "J'espère que le gouvernement va prendre la mesure de la détermination des  acteurs du football français, qui iront jusqu'au bout".

Une rumeur de grève des clubs pros, pour ce week-end en L1 et L2, après  l'AG de l'UCPF prévue jeudi, avait même flotté dans l'air la semaine dernière. Mais le recours à ce mode d'action, qui serait fortement impopulaire,  n'avait pas été confirmé. L'idée d'un mouvement de protestation devait être  envisagée "plus comme un cri d'alarme que comme une menace", avait clarifié la  semaine dernière Jean-Michel Aulas, président de Lyon et personnage influent du  foot français. Mercredi, ce dernier a de nouveau dénoncé la loi, affirmant que le projet  de grand stade à Lyon, pour l'Euro 2016, était en danger si elle était  appliquée. "Quand l'imprévisible arrive, comme cette taxation, vous mettez les  banquiers en rogne", a-t-il ajouté. La déclaration de mercredi, lue à Jean Glavany et que l'AFP s'est procurée,  a été signée par la LFP et l'UCPF mais aussi par le syndicat des joueurs  professionnels (UNFP), le syndicats des entraîneurs (UNECATEF) et le syndicat  des administratifs du football professionnels (UAF).

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