Bretagne : pourquoi cette association a créé une "réserve de vagues" dans le Morbihan
Les vagues sont aussi en voie de disparition. À tel point qu'une réserve de vagues vient d'être créer dans le Morbihan, en Bretagne, dans la commune de Saint-Pierre-Quiberon, grâce à une association qui milite pour défendre l'hydrodiversité.
On pourrait qualifier Erwan Simon de "chasseur de vague". En tant que surfeur, il a parcouru le monde à la recherche des plus beau spots, des Philippines à l'Egypte en passant par Madagascar.
Il a pu ainsi se rendre compte de l'évolution de ce patrimoine si particulier : "Je me suis rendu compte que certaines vagues étaient menacées par des constructions humaines. Certaines que j'ai surfé ont disparu pour toujours suite à des enrochements, à la construction de ports, de digues ou encore s'il y a eu du sable qui a été pompé par endroits...", décrit-il.
"La France est championne du monde de l'hydrodiversité"
L'idée est alors née de défendre l'hydrodiversité, au même titre que l'on protège la biodiversité grâce aux réserves naturelles. Pour protéger ces vagues, Erwan s'est donc inspiré de ce qui existe à l'étranger, aux États-Unis, en Australie ou encore au Portugal, avec des "réserves mondiales de surf". Le Breton a donc choisi la presqu'ile de Quiberon pour créer la première réserve française. "C'est un endroit fabuleux où les vagues peuvent être vraiment remarquables et c'est un très bon point de départ. Sachant qu'en France, on a la deuxième plus grande aire maritime au monde, je trouvais anormal qu'il n'y ait pas de réserve de vagues pour promouvoir et valoriser l'hydrodiversité. Car je pense que la France est championne du monde de l'hydrodiversité !"
Le conseil municipal de Saint-Pierre-Quiberon l'a suivi et voté en février dernier la création de la première "réserve de vagues" en France afin de préserver ce patrimoine de toute intervention humaine. Cette zone d'environ 30 hectares doit "préserver et promouvoir leur richesse et la qualité de ces vagues exceptionnelles" qui constituent un "patrimoine et une ressource naturelle, sportive, socio-économique et culturelle", peut-on lire dans la déclaration d'utilité publique de la mairie.
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Et il l'assure, ce projet ne concerne pas que les amateurs de glisse. "Ce n'est pas qu'une histoire de surfeurs qui protègent leurs spots. Ces vagues ont un rôle beaucoup plus large", défend-il.
"Les vagues sont précieuses"
C'est ce que confirme Grégoire Touron-Gardic, un scientifique spécialiste des aires marines protégées. Il est lui aussi impliqué dans l'association France Hydrodiversité : "Les vagues sont précieuses, elles ont une grande valeur. Et ce qui est intéressant, c'est qu'en protégeant les vagues, on peut aussi protéger l'environnement adjacent, en cascade. Ce qu'on peut dire, c'est qu'elles participent aux échanges gazeux eau-atmosphère, à la dynamique sédimentaire, le transport des sédiments... C'est aussi un lieu de vie privilégié de certaines espèces marines qui cherchent une zone-refuge. Les vagues participent aussi à l'oxygénisation de l'eau."
Après Quiberon, l'association France Hydrodiversité compte promouvoir d'autres réserves de vagues, au Pays basque, en Martinique ou en Polynésie.
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