Le mythique ultra-trail la Diagonale des fous reprend à La Réunion : "Un peu notre Tour de France à nous"
Annulée l’an dernier pour cause de Covid-19, l’une des courses les plus difficiles au monde débute jeudi. Plus de 2 600 participants vont se lancer à l’assaut du Piton de la Fournaise… Entre autres !
À 21 heures jeudi 21 octobre à la Réunion, 19 heures en métropole, sera donné le coup d’envoi de la Diagonale des fous, une course de 160 kilomètres et 9 400 mètres de dénivelé à travers les roches volcaniques et les forêts humides de la Réunion. Cet ultra-trail mythique est de retour après un an d’absence à cause du Covid-19, pour le plus grand bonheur de Patrick Ramoudou, journaliste à Réunion la 1ère. Il la suit depuis 1994. "C’est un peu notre Tour de France à nous", explique-t-il dans un sourire.
Cette course exceptionnelle, l’une des plus dures au monde, fait le tour de l’île. "À chaque fois, c’est vraiment de la folie que ce soit au départ ou dans les sentiers. Il y a énormément de monde. La Réunion est dans tous ses états avec des coureurs qui viennent des quatre coins du monde pour relever un défi : franchir la ligne d’arrivée après des heures interminables d’efforts". Pour le Réunionnais, la Diagonale des fous est un événement vraiment exceptionnel, malgré les conditions sanitaires cette année.
"Les coureurs partent par vagues de 500. Ça enlève un petit peu cette image exceptionnelle de marée humaine avec ses 2 500 coureurs. Mais ça reste quand même quelque chose de magnifique."
Patrick Ramoudou, journaliste à Réunion la 1èreà franceinfo
La course sera suivie de bout en bout en émission spéciale à la télévision, à la radio, indique Patrick Ramoudou.
"Pas une course, une aventure"
Sur les plus de 2 600 inscrits, 185 internationaux et 1 400 métropolitains ont fait le déplacement. Parmi eux, la doyenne, Odyle, a 77 ans. Et le benjamin Clément Mention a 22 ans. Il court pour son association, Fô-Gninta-Solidarité, qui aide les enfants du Burkina Faso. Et pour lui, c’est vraiment la course de sa vie. "Ça fait dix ans que je l’attendais cette course, que j’en rêve. Et je me dis que là c’est le grand jour, se réjouit-il. On est venus vivre, ressentir ces sensations-là. C’est un peu le Graal, la course de l’extrême, du dépassement de soi-même, voir jusqu’où mon corps peut aller, chercher mes limites."
Les coureurs commencent par une ascension du massif du Piton de La Fournaise, un volcan toujours actif. Et malgré l’excitation, Clément a une pointe d'appréhension en pensant aux nuits à la belle étoile. "Je me pose quarante mille questions. Ma difficulté c’est de passer la nuit. Je me dis qu’il faut que j’en fasse deux. On verra comment le corps réagit. Il faut rester attentif chaque seconde. Une minute d’inattention et on peut finir dans le vide, on peut chuter, se tordre une cheville, se casser quelque chose. Je n’ai qu’une chose en tête, c’est franchir cette ligne d’arrivée. Ce n’est pas une course. C’est ce que j’explique souvent, c’est une aventure."
Clément, Odyle et les autres ont 72 heures pour franchir la ligne d’arrivée. En 2019, le vainqueur avait bouclé la course en 23 heures et 33 minutes.
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