L'Ultra-Trail du Mont-Blanc de retour, avec 2 300 concurrents pour "participer à la grosse fête"
Sous le regard de près de 70 000 spectateurs, les 2 300 participants du mythique UTMB retrouvent ce vendredi les pentes haut-savoyardes et le plus haut sommet d'Europe, après une édition 2020 annulée en raison du Covid.
"C'est la grosse fête et on a envie d'y participer !" Xavier Thévenard est enthousiaste avant de s'élancer sur les pentes du majestueux Mont-Blanc. L'ultra-trail mythique, un des plus durs au monde, fait son retour vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 août, après avoir été annulé en 2020 en raison de la pandémie de Covid.
Et l'un des grands favoris de ce 18e UTMB, en l'absence du vainqueur de l'édition 2019, l'Espagnol Pau Capell, triple vainqueur de l'épreuve, a hâte de retrouver l'ambiance inégalée de l'ultra-trail. "Il y a une telle ferveur autour de l'événement. Ça fait des émotions et on a envie de revivre ça", décrit Xavier Thévenard, qui a terminé deuxième de l'édition 2019, en 21h08.
"C'est le gros cadeau de l'année. Pouvoir courir les 171 km autour du Mont-Blanc, en traversant trois pays, avec toute cette ferveur-là. On a envie que ça se passe au mieux et d'aller au bout, de franchir la ligne d'arrivée."
Xavier Thévenard, triple vainqueur de l'Ultra-Trail du Mont-Blancà franceinfo
Les quelque 2 300 concurrents partent à 17 heures de Chamonix, au pied du Mont-Blanc. 171 kilomètres à avaler, et un dénivelé de 10 000 m. Cette édition 2021 est particulière, avec l'absence des Chinois notamment, qui n'ont pas fait le déplacement en raison du contexte sanitaire. Le public, en revanche, sera présent tout au long de la course, avec près de 70 000 supporters et spectateurs attendus.
François d'Haene, triple vainqueur de l'épreuve lui aussi, mais absent de l'UTMB depuis quatre ans, ressent "l'excitation d'être au départ d'une course qui n'est pas rien quand même. On se lance pas dans un ultra-trail de plus de 100 kilomètres comme on se lance dans un 10 km. Ça me fait vraiment plaisir d'être là."
Hâte de retrouver enfin les compétitions
Depuis un an et demi, le calendrier a été totalement bouleversé. Les coureurs pouvaient continuer de s'entraîner mais les courses, elles, ont été annulées ou reportées. L'UTMB 2021 marque donc un moment important pour tous ceux qui rêvaient d'y participer, à l'image de Camille Bruyas, une des favorites. "Je pense qu'on est prêts, même une année où on a peut-être fait un peu moins de kilomètres", explique-t-elle. "Ça nous a permis d'économiser un petit peu d'énergie, aussi. Ça fait du bien de se reposer un peu sur certaines saisons. Donc oui, je pense qu'on est prêts. Ça fait quand même un an qu'on s'entraîne normalement."
Les meilleurs traileurs mettront un peu plus de 20 heures pour parcourir les 171 kilomètres et revenir à Chamonix. La majorité des 2 300 concurrents, eux, n'auront parcouru dans ce laps de temps que la moitié de la boucle.
Un coureur est mort sur une course annexe
L'épreuve attire de plus en plus de participants, mais elle n'est pas sans risques. La TDS, une course annexe de l'UTMB, a ainsi été endeuillée par le décès, dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 août, d'un athlète tchèque. Âgé de 35 ans, il aurait fait une chute de plusieurs dizaines de mètres sur un chemin escarpé. C'est la première fois qu'un athlète perd la vie sur une course de l'UTMB depuis sa création, en 2003.
Ludovic Pommeret peut témoigner des risques du trail. Vainqueur de l'UTMB en 2016, il a chuté en 2019 dans la descente de la Flégère. "Pendant quelques secondes, je voulais pas bouger parce que je savais pas si c'était grave, se rappelle-t-il. On n'a pas à l'esprit qu'on peut se tuer mais c'est vrai qu'il y a certains passages... Si on tombe sur les cailloux, on peut toujours faire une mauvaise chute. Ce sont les aléas du sport nature."
"Ca peut arriver à tout le monde, il suffit qu'il pleuve, que ça glisse", rajoute Xavier Thévenard. Courir à flanc de montagnes, sur des terrains parfois instables, souvent de nuit et avec une météo changeante est un danger, mais il est calculé, explique Camille Bruyas.
"On joue avec les éléments, la nature et la montagne qui sera toujours plus forte que nous. Il ne faut jamais l'oublier."
Camille Bruyas, championne d'ultra-trailà franceinfo
"Je pense pas que ce soit le sport où on prend le plus de risques, par rapport à d'autres sports comme le parapente", estime-t-elle. Les coureurs partent tous avec des équipements de sécurité, tels qu'une couverture de survie et une lampe, et les moyens de secours sont conséquents tout au long du tracé.
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