Worley : "Je me suis sentie grande entre les portes"
Comment avez-vous géré l'attente entre les deux manches?
Tessa Worley : J'ai essayé d'être calme, d'être sereine. Je me suis trouvée toute seule dans un coin, au restaurant. Je fermais les yeux et j'aurais pu faire une sieste. Je me suis tout de suite bien réveillée dès que je suis arrivé au départ et j'ai réussi à tout contrôler pour faire mon ski. J'ai juste regardé une ou deux filles dans la seconde pour voir si j'avais bien reconnu le parcours. Puis, avant le départ, j'ai pris une grosse bouffée d'air et je me suis dit "t'es bien, t'es dans le bon truc".
Racontez-nous cette seconde manche?
TW : J'ai essayé de ne pas trop me faire bousculer. Là où ça devient plus raide, plus difficile à skier, là où je peux faire la différence, je me suis sentie alors grande entre les portes. J'avais l'appui au bon moment et je pouvais me relâcher entre les portes. Je passe la dernière banane et je me dis "il faut que tu restes concentrée jusqu'en bas parce que ça serait vraiment bête de faire une erreur maintenant".
Et le bonheur durant La Marseillaise?
TW : On se sent un peu petit dans cette grande aire d'arrivée. C'était juste une grande, grande joie. C'est vrai que j'ai vu Marion (Rolland, médaille d'or en descente) il y a quelques jours et je me suis dit "ça doit être vraiment magnifique de vivre ça ". Aujourd'hui, je l'ai vécu et c'est encore mieux que ce que j'imaginais. C'était super parce que je voyais au loin mes parents, les supporters du Grand-Bornand, les coaches, les filles du groupe qui étaient là.
Avez-vous perçu des signes annonciateurs?
TW : C'est une piste qui me convenait bien, des conditions de course qui me convenaient. La journée part super bien, je fais une très bonne première manche. Mais justement il ne faut pas lâcher toutes ces bonnes choses jusqu'à la dernière seconde. Il y a eu de bonnes choses, mais c'est moi qui ai pu les provoquer. C'est surtout du travail et de la grosse concentration jusqu'à la fin.
Etes-vous fière de ce que vous avez réalisé?
TW : Ce n'était pas une course facile, mais ça a été une très belle course pour moi. Je suis contente d'avoir sorti La course, avec deux manches pleines, le jour des Championnats du monde. La veille, mon envie c'était de réussir à faire deux super manches. Car sur les courses, cet hiver, j'avais réussi seulement à faire une manche ou un bout de manche. Je suis fière de l'avoir fait aujourd'hui.
D'où vient cette envie de gagner?
TW : Quand j'étais jeune, ça marchait plutôt pas mal, mais c'était pas moi la vedette. Je crois que c'est venu sur le circuit de la Coupe du monde. C'est un autre ski, un truc qui me porte et me donne envie de réussir. J'ai vu l'ampleur des courses en Coupe du monde et c'est là que le rêve de championne a pris naissance.
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