Schladming, le temple des slalomeurs
Pendant deux semaines, l'Autriche vibre à l'unisson dans le froid parfois glacial des aires d'arrivée. De Kitzbühel à Schladming, le pays du ski s'enflamme pour ses champions et consacre des champions. Pendant deux semaines, Schladming tirera seule la couverture à elle lors des Mondiaux 2013. Un unique lieu où les Autrichiens vont retenir leur souffle avant un possible, probable même, déferlement de cloches et de pétards. Dans l'ombre de "Kitz", Schladming a longtemps cherché la bonne formule pour créer l'évènement. Irrégulière dans l'accueil des épreuves de Coupe du monde entre 1973 et 1990, la station a pris le contre-pied de sa voisine. Plutôt que la vitesse de bon matin sur une Streif de glace, elle a misé sur les piquets nocturnes. Le succès fût immédiat dès la première édition en 1997, avec la victoire de l'Italien Alberto Tomba.
Dans un stade de foot
Tous les ans, la piste du Planai attire une foule considérable avec entre 45.000 et 55.000 spectateurs. "Tu imagines un stade de foot avec tout le monde sur la pelouse et tu es à Schladming", résume ainsi le slalomeur Julien Lizeroux. Une piste devenue temple. Tous en ont rêvé. Peu l'ont domptée. Vainqueur dès sa première apparition en 1999 juste devant Pierrick Bourgeat, Benjamin Raich en a fait son jardin. Il était remonté de la 23e place à la première ! Depuis, il y a gagné trois autres fois ! "C'était un moment incroyable, on ne pouvait rêver mieux pour un premier succès, raconte l'Autrichien. Schladming, c'est vraiment une course particulière. Quand vous êtes en haut, vous entendez la foule. Il faut vraiment rester concentré. Le public vous pousse, quand vous êtes en tête, à l'annonce des temps intermédiaires." On retrouvera cette spécificité de la station de l'Ennstal (750 m d'altitude) pendant les Mondiaux, avec deux courses à la tombée de la nuit: la manche de slalom du super-combiné messieurs le lundi 11 février et l'épreuve par équipes le lendemain.
Ne pas se coucher tôt...
Sous le feu des projecteurs, la piste prend un relief particulier. Et à Schladming, il est sacrément costaud. "C’est la piste la plus exigeante de la saison, ça penche tout le long, il n’y a aucune portion de répit", reprend Lizeroux. De plus, la neige est très changeante et la course se joue souvent dans un mur d'arrivée très raide où on peut tout perdre, la vitesse et le podium. Seul Français vainqueur, Jean-Baptiste Grange place sa victoire au niveau d'un titre olympique. "Quand tu es slalomeur, Schladming est la course que tu as envie de gagner un jour." Si Alexis Pinturault ou Steve Missilier veulent s'imposer au Planai, un petit conseil : se coucher tard. Pour ne pas se réveiller trop tôt sinon, la journée est bien longue. C'est Benni Raich qui le dit et la gloire autrichienne s'y connaît !
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