Saint-Moritz : Le Team Event pour relancer les Bleus
"Vivement qu’il y ait un Français qui me raye des tablettes". Avant le slalom du combiné, Michel Vion, le président de la Fédération française de ski, espérait que 35 ans après, un de ses compatriotes, un certain Alexis P. pour ne pas le nommer, lui succède enfin au palmarès mondial du combiné alpin. Raté. Et dans les grandes largeurs en plus. Alexis Pinturault, 10e, est passé au travers, Adrien Théaux, 9e, s’est à peine consolé de sa semaine de vitesse manquée. Ce lundi devait mettre fin à la sinistrose qui a touché les Bleus en Suisse. Privée de sourires et de podiums durant la semaine de la vitesse, l’équipe de France misait beaucoup sur ce combiné pour lancer la machine. Finalement celle-ci tousse encore et c’est peut-être le collectif, plutôt qu’une individualité, qui va permettre le redécollage.
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L’atout Worley
L’épreuve par équipes tombe à pic. Emmenée par une Tessa Worley, convaincante sur le super-G (8e), les Bleus ont une carte à jouer. "Il y aura Tessa et Adeline Baud chez les filles. Chez les garçons, ça devrait être Mathieu Faivre et Alexis Pinturault. Mais Julien Lizeroux se tient prêt si Alexis ne le fait pas", révélait ce lundi Michel Vion. Finalement, Alexis Pinturault est bien partant. La composition a été décidée dans la soirée de lundi. S'il n'était pas évident que "Pintu" rechausse les skis au lendemain de sa désillusion, l'urgence l'a emporté. Il faut débloquer le compteur, "on a besoin de médailles", assure Luc Alphand. Nastasia Noëns et Julien Lizeroux seront remplaçants. La France pourra donc compter sur ses deux leaders : Alexis Pinturault et une Tessa Worley de retour. Au propre comme au figuré.
Au figuré car cette année, l’Annemassienne s’est déjà imposée trois fois en géant et a pris trois fois la deuxième place, toujours en géant. Elle tourne le dos à des années, post-blessure aux ligaments (2013), galères. Au propre, parce qu’après le super-G, elle a quitté la Suisse pour "se mettre au vert", dixit Vion, et se préparer sereinement. "C’est bien qu’elle fasse le Team Event, déjà parce que c’est notre meilleure skieuse, assure Vion, et aussi pour elle. Elle va prendre un départ, ça va lui enlever un peu de pression. Et puis, si il y a quelque chose qui pend autour du cou demain (mardi, ndlr), ça va la libérer un peu".
S’inspirer de Garmisch
A mi-Mondiaux, les Bleus courent encore après un premier podium. La vitesse a déçu. "Ce n’est pas le manque de médaille qui m’embête, c’est plutôt qu’on soit passé à côté. On est frustré sur la manière", éclaire le président. Les facteurs neige et dossard jouent sûrement un rôle, mais le président refuse de se cacher derrière. En revanche l’épisode de la grave blessure de Valentin Giraud-Moine a pu peser. "Il est toujours dans les têtes, les coachs n’ont pas ‘secoué’ les skieurs, car on sent que c’est fragile, estime-t-il. Personne ne l’a évoqué, mais quand un membre de l’équipe se brise tout une semaine avant les Mondiaux, forcément ça marque".
Dans ce contexte, une victoire du collectif serait un beau symbole. Cela reboosterait une équipe qui en a besoin. "Cela pourrait lancer les Mondiaux, comme à Garmisch en 2011, se rappelle le président. La première semaine avait été aussi pénible puis on avait été champion du monde par équipe (avec Tessa Worley déjà, Taïna Barioz, Anémone Marmottan, Gauthier de Tessières, Thomas Fanara et Cyprien Richard) et ça nous avait lancés pour le reste de la compétition". Dans la foulée, Worley décrochait le bronze en géant où Cyprien Richard prenait l’argent et Jean-Baptiste Grange se parait d’or sur le slalom. Ce format hybride où deux skieurs s’affrontent sur une piste avec des portes de géant sur une distance de slalom peut agir comme une thérapie.
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