La peur du vide !
Pas dans leur assiette
"Ce n'est pas du ski, c'est du patinage. Je ne sais pas qui approuve cela, mais c'est inadmissible." Quand Lindsay Vonn parle, elle est aussi tranchante que lors dune descente. La fine lame américaine est en colère. Contre les organisateurs, le piste et peut-être elle-même. Sous pression dans la quête du grand globe de cristal en Coupe du monde après quelques résultats en dents de scie, Vonn a perdu de sa superbe. Lincroyable confiance qui lhabitait a disparu pour laisser place à un volcan prêt à exploser. Victime dune lourde chute jeudi dernier, Vonn peine à retrouver son esprit conquérant. Hors du coup sur le glacier du super-G, elle hésite même à rempiler dans sa discipline de prédilection, la descente. Jeudi, elle sest offert un entraînement « léger », presque en touriste. "Pour moi, c'était un test, pour voir si je peux courir une descente sans ressentir des symptômes, des maux de tête, des problèmes de concentration", a expliqué la championne olympique de descente. Comme deux âmes surs, les hésitations de Vonn se retrouvent chez Maria Riesch, malade elle aussi. LAllemande ne fait de cas de conscience sur la piste de son enfance mais doit lutter contre une fièvre persistante alors que se profile un combiné féminin taillé pour la skieuse polyvalente quelle est. A linverse de sa rivale, nul doute quelle fera tout ce quelle peut pour ne pas décevoir son public.
Kostelic déjà parti
Le cas dIvica Kostelic est un peu différent. Pas très chaud pour ces Championnats du monde avant son commencement, le Croate a « profité » des conditions extrêmes du super-G pour annoncer son forfait pour le combiné et la descente. Il ne reviendra quen fin de semaine prochaine disputer le slalom. Médaillé de bronze mercredi, Kostelic a vécu la course la plus difficile de sa carrière. Depuis, la fatigue et la peur de la blessure le tenaillent si fort quil a préféré renoncer pour ne pas contrarier ses chances en Coupe du monde. Très bien placé pour remporter son premier grand globe de cristal, le Croate ne veut prendre aucun risque. "Kostelic n'est pas descendeur à l'origine, fait remarquer lentraîneur suisse des Français Patrice Morisod. Il y a aussi pas mal d'études qui montrent qu'on se blesse énormément dans les filets et que la plupart des accidents surviennent non pas sur la glace mais sur une neige changeante. » Autant de raisons qui bloquent Kostelic. Peu adepte de la glace, Carlo Janka est lui victime dun mystérieux virus. La fédération helvète a révélé que des variations du rythme cardiaque avaient été décelées en décembre dernier chez le champion olympique et du monde de géant, ce qui provoque la baisse des capacités physiques et de la récupération. Le skieur d'Obersaxen en souffre depuis deux ans. Dans ces conditions éprouvantes, la sagesse prévaut.
Tant mieux pour les autres
Si les forfaits se multiplient à cette cadence, le podium va souvrir pour de nombreux concurrents. Chezles filles, l'Autrichienne Elisabeth Görgl et l'Américaine Julia Mancuso, médaillées d'or et d'argent du super-G, pourraient bien rejouer les vedettes trois jours après leur coup d'éclat. "Si ces deux-là (Riesch et Vonn) ne skient pas, tout peut arriver, car elles sont les deux qui peuvent être aussi bonnes en slalom", a estimé Mancuso, qui a déjà enlevé l'argent olympique à Vancouver. D'autres pourraient bien s'inviter dans la course aux médailles, comme la jeune Autrichienne Anna Fenninger ou la Suédoise Anja Pärson. Pour le combiné hommes, cest le même cas de figure. En revanche, Kostelic et Janka ne joueront pas les troubles-fête lors de la descente.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.