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La course la plus dure !

Garmisch-Partenkirchen ne sera jamais Kitzbuhel ou Val d’Isère. Question de tracé, de pente, de mythe. Et pourtant, le super-G le « plus difficile de l’histoire » s’est vraisemblablement disputé mercredi lors des Mondiaux.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Didier Cuche avait annoncé la couleur bien avant la course en balançant un avis définitif sur la piste. « Un champ de papates ! », avait indiqué le Suisse à l’issue de la reconnaissance, seul passage autorisé pour les coureurs dans cette épreuve. Pas de « Kartofeln » sous la neige mais des petites bosses régulières qui allaient jouer un vilain à l’ensemble des skieurs, Cuche compris. Ce n’était pas holiday on ice mais on a bien glissé sur la pente germanique. Trop de vitesse et c’était une porte manquée. Pas assez et on se retrouvait à 3 ou 4 secondes à l’arrivée. Les dix premiers coureurs, certes pas les meilleurs du monde, ont payé très cher leurs fautes. Ils n’étaient pas les seuls. L’or serait donc pour un costaud.

Jamais décontenancé par une piste chaotique, Bode Miller le funambule y a laissé un bâton et peut-être bien une médaille. « Quand vous n'avez plus qu'un seul bâton, c'est difficile d'enchaîner, de trouver l'équilibre. Je n'avais pas la bonne position. A la fin j'étais fatigué. Je n'avais aucune chance, je n'étais pas préparé à cette situation." Ivica Kostelic l’était. En fin technicien, le Croate avait anticipé les mouvements de terrain et cette neige si difficile à appréhender. Au final, sa médaille de bronze sonnait comme un authentique exploit mais cachait une immense fatigue. « Je ne l'ai pas montré aux caméras mais à l'arrivée je me suis presque effondré de fatigue. C'était sûrement la course la plus difficile de toute ma carrière, toutes disciplines confondues. C'était très dur pour les articulations. »

Taillé dans le roc pour résister à ce genre de piste, Adrien Théaux était lui aussi très éprouvé en bas. « Ca été un combat, commentait-il. Tout le monde s’est fait piéger, même un Svindal qui est arrivé en bas un peu cuit et plus trop lucide. Il faut faire avec. Le but du jeu n’est pas de tout damer et faire un boulevard. Les conditions sont difficiles mais elles le sont pour tous. Ce n’est pas le jour où on se fait le plus plaisir mais, ce sont les Championnats du monde et il faut s’adapter ». L’Italien Christof Innerhofer a pris tous les risques et ça l’a fait. 2e à l’arrivée, l’Autrichien Hannes Reichelt s’en souviendra également. "Cette médaille a d'autant plus de valeur que c'était probablement le super-G le plus difficile de l'histoire ». Du côté des skieurs comme du public, on ne risque pas de l’oublier !

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