Cet article date de plus de treize ans.

Des Suisses pas si neutres...

Une marée rouge et blanche l’attendait en bas, cloche au rupteur et bonnet à pompon frénétique. Erik Guay y a peut-être vu un signe, les couleurs de son Canada. Pourtant, ils n’avaient d’yeux que pour Didier Cuche ou Michael Walchhofer. Ces hommes bicolores, ce sont les Suisses et les Autrichiens. Des quasi locaux tant Garmisch-Partenkirchen est proche de la frontière autrichienne et des alpages helvètes.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Avec des champions de cette trempe, tous capables de monter sur le podium, ils étaient venus fêter une victoire. A près de 120 euros la place dans l’Arena Kandahar, gigantesque structure métallique qui a rogné 20 mètres à la raquette et indirectement provoqué des arrivées à fond de bâche, il fallait avoir confiance en ses skieurs. Le pèlerinage avait débuté tôt dans la matinée. Un petit train de berger, la cloche solidement pendue au pantalon et parfois un renard perché sur la tête. Une transhumance dans les règles de l’art. Et quand le mouton arrive à destination, il passe à l’abreuvoir…

Sous les premiers rayons de soleil de la journée, la première descente était alcoolisée. Sans débordement mais avec bonne humeur. Le grand moment approchait, tel un 100 m aux Jeux Olympiques. En force en bas de la piste comme dans le centre-ville de Garmisch autour du chalet Swiss-Ski, les Suisses avaient « verrouillé » une grande partie des gradins. La Cuche-mania battait son plein. Dossard N.1, Yannick Bertrand donnait l’occasion aux supporters de s’échauffer la voix avant le passage d’Ambrosi Hoffman, premier skieur helvète.

Malgré les tentatives des speakers à l’appel des supporters français pour soutenir Bertrand, Théaux, Clarey et Fayed, point de drapeau tricolore à l’horizon ni de Marseillaise. Peut-être qu’en 2e semaine, Worley et Grange serviront d’aimant à supporter. Si chaque arrivée d’un skieur provoquait une hausse des décibels, ce n’était rien à côté de l’ovation réservée à Didier Cuche. En raison de la chute de Svindal dans l’aire d’arrivée, le Romand bénéficiait d’un court break avant de sonner la cloche. L’hystérie s’emparait du public lors des premiers temps intermédiaires à l’avantage du Suisse sur le Canadien Erik Guay. -0’’23. -0’’11. Pointé à 29/100e à l’heure du schuss d’arrivée, Cuche maintenait le suspense.

Le passage sur la ligne donnait lieu à gros …bide. Un nouveau problème de chronométrage perturbait la fête puisque le temps du Suisse ne s’était pas arrêté. Le speaker avait beau indiquer le 2e temps provisoire de Cuche (à 0’’32), une incompréhension teintée de désespoir douchait le clan helvète. Comme à Val d’Isère, le Romand coinçait au 2e rang des championnats du monde. L’argent ne satisfaisait personne, ni le skieur, ni ses fans. La Wunderteam autrichienne n’avait elle pas encore dit son dernier. Sans plus de succès, Romed Baumann et Klaus Kröll échouaient à leur tour, tout comme Bode Miller, 15e. Finalement, les plus heureux étaient les Italiens, gâtés par le bronze de Christof Innerhofer, le grand monsieur de ces Mondiaux à Garmisch. Dire qu’il est né à moins de dix kilomètres de l’Autriche…

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