Des Suisses pas si neutres...
Avec des champions de cette trempe, tous capables de monter sur le podium, ils étaient venus fêter une victoire. A près de 120 euros la place dans lArena Kandahar, gigantesque structure métallique qui a rogné 20 mètres à la raquette et indirectement provoqué des arrivées à fond de bâche, il fallait avoir confiance en ses skieurs. Le pèlerinage avait débuté tôt dans la matinée. Un petit train de berger, la cloche solidement pendue au pantalon et parfois un renard perché sur la tête. Une transhumance dans les règles de lart. Et quand le mouton arrive à destination, il passe à labreuvoir
Sous les premiers rayons de soleil de la journée, la première descente était alcoolisée. Sans débordement mais avec bonne humeur. Le grand moment approchait, tel un 100 m aux Jeux Olympiques. En force en bas de la piste comme dans le centre-ville de Garmisch autour du chalet Swiss-Ski, les Suisses avaient « verrouillé » une grande partie des gradins. La Cuche-mania battait son plein. Dossard N.1, Yannick Bertrand donnait loccasion aux supporters de séchauffer la voix avant le passage dAmbrosi Hoffman, premier skieur helvète.
Malgré les tentatives des speakers à lappel des supporters français pour soutenir Bertrand, Théaux, Clarey et Fayed, point de drapeau tricolore à lhorizon ni de Marseillaise. Peut-être quen 2e semaine, Worley et Grange serviront daimant à supporter. Si chaque arrivée dun skieur provoquait une hausse des décibels, ce nétait rien à côté de lovation réservée à Didier Cuche. En raison de la chute de Svindal dans laire darrivée, le Romand bénéficiait dun court break avant de sonner la cloche. Lhystérie semparait du public lors des premiers temps intermédiaires à lavantage du Suisse sur le Canadien Erik Guay. -023. -011. Pointé à 29/100e à lheure du schuss darrivée, Cuche maintenait le suspense.
Le passage sur la ligne donnait lieu à gros bide. Un nouveau problème de chronométrage perturbait la fête puisque le temps du Suisse ne sétait pas arrêté. Le speaker avait beau indiquer le 2e temps provisoire de Cuche (à 032), une incompréhension teintée de désespoir douchait le clan helvète. Comme à Val dIsère, le Romand coinçait au 2e rang des championnats du monde. Largent ne satisfaisait personne, ni le skieur, ni ses fans. La Wunderteam autrichienne navait elle pas encore dit son dernier. Sans plus de succès, Romed Baumann et Klaus Kröll échouaient à leur tour, tout comme Bode Miller, 15e. Finalement, les plus heureux étaient les Italiens, gâtés par le bronze de Christof Innerhofer, le grand monsieur de ces Mondiaux à Garmisch. Dire quil est né à moins de dix kilomètres de lAutriche
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.