Ces tricolores qui ont (enfin) brillé à Schladming
Marion Rolland, la réplique
La plus belle histoire de ces Mondiaux. Deux ans après avoir quitté les Jeux de Vancouver en passant par la case hôpital (ligaments croisés), la petite-fille du coureur cycliste Antonin Rolland a réussi la plus belle des ripostes, elle qui n'était montée sur son premier podium international qu'en mars 2012 (2e en descente et 3e en Super G). C'était déjà sur les pistes de Schladming. Sur une pente qui lui correspond, la skieuse des Deux Alpes a réalisé la descente parfaite, là où les premiers dossards sont tous partis à la faute, y compris la favorite Tina Maze. Lors des derniers championnats du Monde à Garmisch, les Bleues étaient reparties bredouilles des disciplines de vitesse. A 30 ans, Rolland redore leur blason, prend sa revanche, et laisse son nom dans l'histoire : la France n'avait pas gagné l'or en descente depuis Marielle Goitschel en 1966.
Tessa Worley, la nouvelle vedette
Pleine de maîtrise avec son dossard numéro 1 sur le slalom géant, Tessa Worley a remporté la plus belle des médailles, dominant Tina Maze et Anna Fenninger entre les portes de Schladming. Une sensation, car elle n'avait pas gagné la moindre victoire sur le circuit majeur cette saison. En Autriche, la puce (1,57 m, 60 kg) s'est montrée décisive au meilleur des moments, conservant sereinement l'avance acquise lors de la première manche. "J'ai essayé d'être calme. Je me suis trouvée toute seule dans un coin au restaurant. J'aurais pu faire une sieste. Je me suis tout de suite bien réveillée dès que je suis arrivé au départ, et j'ai réussi à tout contrôler pour faire mon ski". Vingt ans plus tôt, lorsque Carole Merle, la dernière championne du monde française de slalom, remportait l'or à Morioka, Tessa Worley avait trois ans, vivait en Nouvelle Zélande avec son père australien, et apprenait à peine à skier. "Quand j'étais jeune, ça marchait plutôt pas mal, mais c'était pas moi la vedette". Les choses ont bien changé.
Gauthier de Tessieres, le remplaçant
Il ne devait même pas être présent à Schladming. Convoqué en dernière minute pour compenser l'absence de Johan Clarey blessé, le Français de 31 ans a réussi la course de sa vie. Devancé seulement par le roi des ces Mondiaux, l'Américain Ted Ligety, le Dauphinois est devenu vice-champion du Monde de Super-G dans des conditions difficiles. "C’est incroyable, inimaginable", déclarait-il abasourdi. "Je n'étais même pas qualifié et j’ai remplacé au pied levé Johan qui a été opéré. Je n’avais pas de pression. C’est le destin". Gauthier de Tessières n'était jusqu'alors monté sur un seul podium en coupe du Monde, il y a cinq ans.
David Poisson, à l'arrachée
Aucun podium en coupe du Monde. Une 9e place aux Mondiaux 2005. Une 7e place en descente à Vancouver. Voilà à quoi se résumait le palmarès de David Poisson avant qu'il n'avale littéralement la descente de Schladming, sur le point de perdre l'un de ses bâtons, fidèle à sa réputation de casse-cou, mais avec un temps canon. Une troisième place synonyme de meilleur résultat de toute sa carrière, et pourtant si frustrante. "Je gagnais si je ne perdais pas le bâton !"
Alexis Pinturault, en attendant Sotchi
Autoproclamé "champion du monde de la régularité", le jeune skieur de Courchevel n'a pas tout raté pendant ces Mondiaux. Pas encore le favori annoncé, certes (trois sixièmes et une cinquième place), mais un potentiel extraordinairement encourageant en vue des Jeux de Sotchi. Pour Fabien Saguez, directeur technique national du ski français, c'est "l'un des exploits de ces Mondiaux, la naissance d'un immense skieur. Un des rares athlètes à pouvoir skier comme ça".
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