Mondiaux - Papadakis-Cizeron, la double ambition pour une 4e couronne mondiale
"Il y a toujours l'envie de devenir meilleurs, de faire des nouvelles choses, c'est aussi ça qui nous inspire artistiquement et techniquement". Guillaume Cizeron comme Gabriella Papadakis ne sont pas encore rassasiés. Vice-champions olympiques l'année passée, trois fois champions du monde et tenants du titre, cinq fois champions d'Europe en titre, cinq fois champions de France en titre, le duo pourrait pourtant chercher la motivation. Pas lui.
"Leur moteur: proposer des choses"
"J'ai connu des athlètes, qui ont été de grands champions, pour lesquels la vraie motivation, c'était de gagner, gagner, gagner... Gabriella et Guillaume, ça n'a jamais été leur cas. Même si ce sont de grands compétiteurs, ce n'est pas leur moteur premier", explique à l'AFP Romain Haguenauer, leur entraîneur. "Leur moteur à eux, c'est d'être dans des concepts artistiques, de proposer des choses. Ils ont toujours été comme ça. Ca fait une grosse différence à l'entraînement : ils sont dans le souci du détail, il faut que ce soit esthétique, musical, qu'ils puissent l'interpréter... Ils ne sont pas là en train de se dire: 'Mince, j'ai raté ça, on va se faire battre par untel ou untel'. Ils ne sont pas du tout dans cette logique-là", développe Haguenauer. "C'est la grande différence chez eux par rapport à beaucoup d'autres".
Dans une année post-JO, avec la concurrence en moins du duo canadien Virtue-Moir après leur retraite, les Français ont repris l'entraînement plus tard et changé leurs habitudes. "On a pris plus de repos que d'habitude et quand on est revenu à l'entraînement, on a travaillé avec des personnes différentes, on a joué pas mal avec des nouvelles façons de patiner aussi, notamment avec Stéphane Lambiel", le patineur suisse double champion du monde qui a chorégraphié leur danse libre, ou encore une compagnie de cirque québecoise, raconte Papadakis. "Ca nous a vraiment aidé à retrouver de la motivation" après une saison olympique "très, très éprouvante".
Marquer un peu plus l'histoire
Car l'objectif est majeur. Conserver leur couronne mondiale (leur passage en danse rythmique est prévu à 8h12 vendredi matin en France) leur permettrait d'atteindre le cap des 4 titres mondiaux, à égalité avec 7 autres couples, à deux du record détenu par les Russes Pakhomova-Gorshkov (qui sont également recordmans aux championnats d'Europe avec 6 succès consécutifs, soit 1 de plus que les Français) depuis les années 70. Cela a de quoi attiser l'appétit. D'autant plus que dans l'histoire du patinage français, seuls Andrée Joly et Pierre Brunet sont parvenus à être quatre fois champions du monde dans leur carrière (1926, 1928, 1930, 1932). Mais au-delà, il y a les JO-2022. La seule médaille d'or qui manque à leur palmarès. "Aujourd'hui, ils ont presque tout gagné dans leur carrière. Ils ont encore au moins trois saisons à faire, il faut qu'ils continuent à se faire plaisir, à proposer, ce sont des artistes", résume Haguenauer.
A respectivement 23 et 24 ans, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron veulent devenir les troisièmes patineurs tricolores à monter sur la plus haute marche d'un podium olympique. En 2022 à Pékin, cela fera 20 ans que Marina Anissina et Gwendal Peizerat sont devenus champions olympiques en danse sur glace. Cette année-là, à Salt Lake City, la France avait trouvé des successeurs à Joly-Brunet en couple, 70 ans après leur deuxième et dernier sacre en 1932. 1932, 2002, 2022, le chiffre deux serait-il un signe pour les patineurs français ? L'ascension vers l'olympe commence à Saitama.
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