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JO 2018 : Papadakis et Cizeron ont envoûté l'Ice Arena, les Canadiens l'ont embrasée

Dans cette "finale" olympique de danse sur glace, il y a eu comme une saveur particulière, si intense qui fait du sport quelque chose d'unique. Durant cette danse libre, la tension était palpable, et totale. Elle s'est alors propagée au fil des minutes dans les travées de l'Ice Arena où spectateurs du monde entier sont d'abord restés bouche bée devant la parfaite partition des patineurs tricolores, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron... Avant d'exploser après l'immense performance de leurs rivaux canadiens, Tessa Virtue et Scott Moir.
Article rédigé par Quentin Ramelet
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

De notre envoyé spécial à PyeongChang.

Ce mardi 20 février 2018 pourra être inscrit dans les annales du patinage artistique, et plus particulièrement de la danse sur glace. Au terme d'une compétition époustouflante, les deux couples Français et Canadiens ont offert un duel acharné, repoussant un peu plus les limites de la perfection. Aujourd'hui, si Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont fendu la glace comme personne d'autres, ce sont bien Tessa Virtue et Scott Moir qui ont finalement, et justement, récolté les lauriers, pour moins d'un point. Et dans une atmosphère complètement lunaire !

du silence... et partout de l'émotion

"Nous avons été transportés. L’ascenseur émotionnel a été terrible mais quelle merveille quand même. Ce que Gabriella, Guillaume et les Canadiens nous ont proposé aujourd'hui, c'est indescriptible", la larme à l'oeil, Solène, Auvergnate comme les danseurs tricolores, ne peut rien nous cacher. Elle vient d'assister "à la plus belle compétition de patinage artistique de toute sa vie" et à 36 ans, la jeune femme en a parcouru par dizaines des patinoires, elle qui avait enfilé des patins à trois ans et qui depuis ne les a jamais retirés... Mais ce mardi, ce qui l'a surtout subjugué n'est autre que cette danse libre hors du temps de Papadakis et Cizeron : "C'est fou ce qu'ils arrivent à nous transmettre comme émotions. Il y en a tout le temps, partout. Ce silence, tout le long du programme n'est pas anodin. Nous étions complètement emportés par leur prestation, avec eux dans leur bulle".

JO 2018 : Patinage artistique - Danse libre. L'argent pour Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron

En effet, durant quatre minutes, les Clermontois ont jeté un froid surréaliste sur toute l'Ice Arena. Un froid qui n'était pas malsain ou négatif, au contraire. La Sonate au Clair de Lune de Beethoven, jouée au piano, a transporté vers d'autres cieux un public en admiration totale. Apeuré de faire le moindre bruit qui viendrait perturber leur partition, si parfaite. De leurs côtés, les supporters canadiens, venus en nombre, pensait assister à une défaite de leurs protégés tant la performance des patineurs tricolores venait d'époustoufler juges et observateurs. Crédité d'un nouveau record du monde, le couple quadruple champion d'Europe en titre n'a donc rien à se reprocher comme nous l'a souligné avec véhémence Nathalie Péchalat : "Il n'y a aucune larme à avoir ou de honte. C'est absolument fabuleux la compétition que nous venons d'avoir. Papadakis et Cizeron n'ont pas fait la moindre erreur donc il y aucun regret à avoir. C'était magnifique. Ils ont battus Virtue et Moir sur le Libre aujourd'hui, donc non il faut s'en réjouir et c'est notre première médaille en patinage artistique depuis 2002 !" (Marina Anissina et Gwendal Peizerat champions olympique de danse sur glace, ndlr).

L'Ice Arena a vibré pour les Canadiens

Quelques instants après le passage du couple français, les Canadiens semblaient inquiets pendant que les supporters tricolores affichaient un sourire radieux mais prudent. Ils ne savaient pas à quel point, à ce moment-là, ils avaient eu raison de ne pas crier victoire trop tôt. En dernière position, Virtue et Moir font chavirer l'Ice Arena, pourtant encore en train de digérer le programme des Français. Sur la superbe mélodie du Moulin Rouge, spectateurs rouge et blanc, mais pas seulement, ne cessent de crier leurs encouragements. Dans les ultimes secondes, c'est l'explosion. La glace aurait même pu fondre tant la chaleur venait de remplacer la froideur précédente. Les Canadiens venaient de réussir leur meilleur programme libre en carrière. Un cran en-dessous de Papadakis et Cizeron, certes, mais cela suffisait pour glaner l'or olympique, leur deuxième après Vancouver en 2010.

"C'est donc le tirage au sort qui provoque autant d'émotions et rend la foule complètement hystérique. Et ça, c'est juste génial !"  

Annick Dumont, notre consultante, explique cette atmosphère changeante d'un couple à l'autre : "Les Canadiens patinent derniers. Tout le monde sait très bien qu'à la fin du programme, la médaille d'or sera décernée. Donc ça, ça transporte tout le monde. C'est donc le tirage au sort qui provoque autant d'émotions et rend la foule complètement hystérique. Et ça, c'est juste génial !" 

Ce qui fut génial, en tout cas, c'est bel et bien cette compétition de danse sur glace. Emmenée par deux couples stars au sommet de leur art, la discipline phare du patinage artistique connait un nouveau tournant dans son histoire. Les désormais légendaires Virtue et Moir peuvent passer le témoin sans sourciller. Car à 22 et 23 ans, Papadakis et Cizeron semblent plus que jamais promis à un avenir radieux... Et doré !

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