Didier Gailhaguet attaque le ministère des Sports en justice
Didier Gailhaguet attaque en justice le ministère des Sports auquel il réclame quelque 300 000 euros d'indemnisation pour l'avoir traité en "bouc émissaire" dans le scandale de violences sexuelles dans le patinage français, a appris vendredi l'AFP auprès de ses avocats. L'ex-président de la Fédération française des sports de glace (FFSG) vient de lancer cette procédure devant le tribunal administratif de Paris après avoir essuyé une fin de non recevoir du ministère.
Didier Gailhaguet dénonce les pressions et déclarations de la ministre des Sports Roxana Maracineanu pour le contraindre à la démission, début février, de la tête de la FFSG. Il réclame 152 550 euros correspondant aux 27 mois d'indemnités qu'il aurait touchées selon lui s'il était allé au bout de son mandat, ainsi que 150 000 euros de préjudice moral.
Le ministère rejette son recours préalable
Dans un courrier daté du 29 mai dont l'AFP a obtenu copie, le ministère a rejeté son recours préalable, estimant que Didier Gailhaguet a "décidé en pleine conscience de démissionner", après que, dans le contexte "et dans le cadre de la tutelle exercée par l'Etat sur les fédérations sportives", "la ministre (l'a) questionné sur les éventuels dysfonctionnements de la gouvernance fédérale et l'a invité à assumer ses responsabilités en tant que représentant légal de la fédération".
"Le bouc émissaire de cette affaire"
Quinze jours avant sa démission, plusieurs anciennes patineuses, dont Sarah Abitbol dans son livre "Un si long silence", avaient accusé de viols et agressions sexuelles certains de leurs anciens entraîneurs, notamment Gilles Beyer. Didier Gailhaguet, qui présidait alors la FFSG depuis 1998 (à l'exception d'une parenthèse entre 2004 et 2007), avait été mis en cause pour avoir maintenu Gilles Beyer dans le circuit du patinage français, malgré des soupçons en 2000, ce dont il se défend. "Le ministère des Sports refuse de reconnaître sa responsabilité accablante dans l'entreprise de diabolisation publique de Didier Gailhaguet pour en faire le bouc émissaire de cette affaire", estime ses avocats William Bourdon et Vincent Brengarth. "Celle-ci était d'autant plus réprouvable qu'elle lui permet opportunément d'échapper à une évaluation transparente de ses propres manquements depuis 20 années consécutivement", ajoutent-ils.
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