: Vidéo Quentin Fillon Maillet : "J'ai réussi à atteindre le Graal du biathlon"
L'athlète français, vainqueur de la Coupe du monde et quintuple médaillé olympique, s'est confié sur cette saison extraordinaire, la meilleure de sa carrière.
Le biathlète jurassien est le patron du biathlon. Quentin Fillon Maillet vient de clore une saison hors-norme, marquée par le Globe de cristal, qui récompense la saison régulière largement survolée, ainsi que par l'exploit de rafler cinq médailles, dont deux en or, aux Jeux olympiques de Pékin. Il revient sur cette année unique pour franceinfo.
franceinfo : Cette année se termine et marque, pour vous, la saison la plus aboutie. Qu'est-ce qui a changé dans votre vie ?
Quentin Fillon Maillet : Au restaurant, les gens me reconnaissent alors que je n'ai pas de signe distinctif sur moi : je n'ai pas une carabine et des skis à la main ! Donc ça fait plaisir de voir que les gens s'intéressent à mon sport, s'intéressent à moi et mes performances.
Le titre de champion du monde, deux titres olympiques... Que pouvez-vous espérer désormais ?
J'ai réussi à atteindre le Graal du biathlon, je ne suis presque pas surpris d'en arriver là, mais c'est le soulagement, la fierté d'avoir accompli ça qui est juste extraordinaire. Quoi qu'il se passe pour la suite, j'aurai réussi ma carrière. Toute ma vie tourne autour du biathlon. Je rêvais de ça tout petit ! Plus que d'avoir une médaille olympique et d'un gros globe : je voulais devenir le meilleur biathlète du monde.
À 29 ans, vous êtes sur le circuit depuis 2013. Qu'est-ce qui a changé au fil des années ? Qu'est-ce qui vous a rendu aussi fort ?
Quand je pars pour trois heures de ski sous la pluie, ces jours-là, je me suis battu mentalement pour aller au bout de ma séance parce que c'était difficile. L'investissement est toujours de plus en plus important, donc la déception est encore plus forte quand ça ne marche pas. J'essaie d'être à 100% tout le temps, et à la fin d'une journée, de me dire que j'ai réalisé quelque chose. C'est dur de l'avoir, cette confiance. J'ai eu beaucoup, beaucoup de doutes. Il y a certaines phases de ma carrière où j'étais terrorisé d'aller sur le pas de tir. C'était presque la punition. J'ai essayé de m'enlever ça de la tête et d'aller prendre chaque départ en tant que guerrier et de ne pas avoir peur, et justement, en ayant envie de faire les choses.
"Il y a certaines phases de ma carrière où j'étais terrorisé d'aller sur le pas de tir."
Quentin Fillon Mailletà franceinfo
A la limite, je fais presque abstraction de ce qui s'est passé avant, parce que finalement, la seule chose que je vais avoir d'acquis pour l'année prochaine, c'est mon dossard jaune et mon expérience. Il restera toujours du ski, du sport et du tir. Il n'y a rien de complètement bouleversé, mais il faut aller dans les petits détails, essayer de faire un peu plus de ludique, changer de cadre, de procédés d'entraînement. Ce sont des choses qui me permettraient de continuer à être motivé. Mais en tout cas, j'aime vraiment ce que je fais. Et même si ça devait être la même préparation, j'aurai toujours beaucoup d'envie.
La saison prochaine, vous allez être l'homme à abattre, seul contre tous : vous n'avez pas peur de la pression ?
La pression, je m'en mets déjà bien assez moi-même ! Je suis déjà bien assez exigeant envers moi-même pour me préoccuper justement de la pression que me mettent les autres. Finalement, c'est ma vie, mon bonheur... et je suis bien entouré. Il y a beaucoup de gens qui sont là pour m'aider, qui m'aide vraiment dans cette quête de performance. Je ne suis pas seul à traverser ces épreuves.
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