Mondiaux de biathlon : confirmations, surprises, déceptions... ce qu'il faut retenir pour le clan français
La 57e édition des Mondiaux de biathlon vient tout juste de se terminer qu'il est déjà l'heure de dresser les premiers bilans pour le clan français. Pendant douze jours à Pokljuka, en Slovénie, les biathlètes français ont tout donné pour rapporter sept médailles : deux en or, deux en argent et trois en bronze. Un total légèrement en deça de celui de l'an passé (huit médailles) - également le premier sans la légende Martin Fourcade - qui place la France à la deuxième place du classement des nations derrière l'intouchable Norvège et ses quatorze breloques.
• Émilien Jacquelin, Anaïs Chevalier-Bouchet, Simon Desthieux : l'heure de la confirmation
Il a été impérial pour défendre son titre conquis de haute lutte l'an passé. Malgré la pancarte de favori accrochée à son dos - littéralement son dossard doré de champion du monde - Émilien Jacquelin a répondu présent sur la poursuite pour doubler la mise. Le Grenoblois a éteint la concurrence tir après tir en faisant basculer les cibles à une vitesse supersonique. "Je l’avais cochée depuis l’an dernier, le lendemain de la poursuite de Antholz. C’est un rêve d’enfant de garder son titre. J’ai mis mes doutes de côté, je ne me suis pas posé de questions, j'ai fait ce que je sais faire", expliquait Jacquelin au micro de La Chaîne l’Équipe après la course. Sa médaille de bronze sur le sprint viendra compléter sa belle douzaine, hormis une mass start à oublier.
Quatre ans après sa médaille de bronze obtenue lors des Mondiaux d'Hochfilzen, Anaïs Chevalier-Bouchet est allée chercher l'argent sur le sprint. Grâce à un 9/10 au tir mais surtout le meilleur temps de ski, elle s’est faite une place sur le podium et permet aux Bleues d’éviter de rééditer le zéro pointé réalisé à Antholz-Anterselva l’an passé.
La skieuse des 7 Laux (Isère), après un début de compétition très compliqué lors du relais mixte, s'est remise sur le droit chemin. Si elle n'a rien pu faire contre une Tiril Eckhoff en total contrôle sur les skis, sur la poursuite, la Française est parvenue à monter une nouvelle fois sur la boîte en attrapant le bronze.
Simon Desthieux, lui, tient enfin sa première médaille mondiale en individuel. Impressionnant sur le sprint - mais impuissant face au Suédois Martin Ponsiluoma - le Français est allé chercher l'argent avec un 10 / 10 au tir devant son compatriote Émilien Jacquelin. Impossible de masquer son émotion à l'arrivée au micro de La Chaîne l'Équipe : "Il y a tellement de choses qui se passent à haut niveau, on veut tout le temps bien faire et on s'attarde sur des petites choses... Aujourd’hui, je vis pleinement le biathlon. Ça fait tellement longtemps que je cours après ça donc ça me fait bizarre. C’est juste magnifique."
• Antonin Guigonnat - Julia Simon : la belle surprise
Quand les sorties sont compliquées en individuel, rien de mieux qu'une course collective pour se redonner confiance. L'adage colle parfaitement à la course vécue par la paire Antonin Guigonnat - Julia Simon sur le relais mixte. Grâce à une deuxième partie de course presque parfaite, pleine de panache, ils sont allés décrocher le premier titre de l’histoire dans cette jeune épreuve, devant la Norvège et la Suède.
En tête après le dernier passage de témoin, Julia Simon a résisté à l’une des meilleures tireuses du circuit, l’Italienne Dorothea Wierer, avant d’offrir un dernier tour renversant face à la Norvège. À la lutte avec Tiril Eckhoff, déjà deux fois titrée à Pokljuka, la Française a volé dans la dernière montée. Julia Simon a déposé la Norvégienne pour venir lever les bras sur la ligne d’arrivée, en poussant un hurlement empli de bonheur et de soulagement. Assurément une très belle surprise pour le clan français.
• Quentin Fillon Maillet : toujours placé, jamais gagnant
Il a attendu l'ultime journée de ces Mondiaux pour aller chercher le bronze sur la mass start. Toujours placé pendant 10 jours - quatrième sur l'individuel, sixième du sprint, quatrième sur la poursuite, quatrième sur le relais masculin et cinquième du relais mixte - Quentin Fillon Maillet s'est battu jusqu'à la fin pour monter sur la boîte.
Avec seulement deux erreurs sur le pas de tir, le Jurassien s’est montré solide et rapide sur les skis pour signer le troisième meilleur temps de ski. Il a su profiter des fautes de ses adversaires sur le dernier tir debout pour revenir dans la course au podium. Remis en selle avec son sans-faute, il a suivi le supersonique Johannes Dale pour accrocher la médaille de bronze derrière l'intouchable Sturla Holm Lægreid, le grand monsieur de ces Mondiaux.
• Relais masculins et féminins : la déception
Champions du monde sur le relais l'an passé à Antholz-Anterselva, les biathlètes français n'ont pas réussi à défendre leur titre en Slovénie. Quatrièmes derrière la Norvège, la Suède et la Russie, les Bleus ne pouvaient guère espérer mieux. Le nonuple médaillé mondial Quentin Fillon Maillet est passé à côté, concédant un tour de pénalité supplémentaire sur son tir debout. L'autre leader Émilien Jacquelin, émoussé, n'a pas profité du bon travail de Simon Desthieux et d'Antonin Guigonnat, utilisant ses trois pioches sur le debout (onze au total).
Du côté du relais féminin, la problématique était autre. La délégation tricolore s'est fourvoyée dans ses réglages de ski, chacune des relayeuses patinant en deuxième partie de parcours sur une neige rendue molle par la météo clémente du jour. Impeccables au tir - les Bleues ont terminé avec le meilleur bilan à la carabine du jour (cinq fautes, comme l'Allemagne) - Anaïs Bescond, Anaïs Chevalier-Bouchet, Chloé Chevalier et Julia Simon n'ont pas pu faire mieux qu'une huitième place. Rageant.
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