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Sotchi : Yohan Goutt, le rayon de soleil du Timor oriental

DE NOTRE ENVOYE SPECIAL | Pour la première fois, les Jeux olympiques d'hiver accueillent un athlète du Timor oriental. Yohan Goutt Goncalves, étudiant français, va faire découvrir à ce pays où le mot "ski" est inconnu, une compétition majeure, le slalom. Depuis le début de son aventure, il se considère comme un porte-drapeau, et prend son rôle très à coeur.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Yann Bertrand Radio France)

Difficile apparemment de lui faire perdre son sourire. A Sotchi, Yohan Goutt Goncalves vit un rêve éveillé, la poursuite d'une aventure commencée il y a une dizaine d'années. Le 22 février, à l'occasion de l'épreuve olympique de slalom, il deviendra le premier athlète du Timor Leste, le nom portugais, à participer aux Jeux olympiques d'hiver.

"Mon premier rôle dans ces Jeux, c'était de brandir ce drapeau et que les gens se rendent compte où est le Timor oriental" (Yohan Goutt Goncalves)

Sa mère, originaire du Timor oriental, lui a donné cette possibilité : participer un jour aux Jeux olympiques. Le petit pays, ancienne colonie portugaise, suit désormais avec assiduité l'itinéraire d'un de ses enfants pas comme les autres. Doué en ski, bien encadré mais sans aide fédérale - il est l'unique membre de la fédération du Timor -, Yohan Goutt Goncalves a dû se débrouiller tout seul pour arriver jusqu'en Russie, où sa mère Mae l'a accompagné, et a même défilé avec lui lors de la cérémonie d'ouverture au stade olympique Fisht vendredi dernier.

Un pays où le ski n'existe pas

Il y a aux Jeux olympiques des délégations de pays où la neige est très rare, voire inexistante : Togo, îles Tonga, Dominique... Mais le Timor oriental va encore plus loin dans l'incongruité : là-bas, le mot "ski" n'existe tout simplement pas dans le dialecte local. Yohan Goutt, qui a rencontré les autorités timoraises, a ainsi eu toutes les peines du monde à faire comprendre ce qu'il faisait chaque jour, en période d'entraînement, au sommet d'une montagne enneigée.

Aujourd'hui, Yohan Goutt Goncalves est très suivi au Timor oriental - il communique beaucoup via sa page Facebook - et a même été nommé ambassadeur de la jeunesse dans le pays.

Le jeune homme de 19 ans, étudiant en administration à Paris, explique en fait que "tout est parti d'une blague d'un ami de la famille ", d'ailleurs présent avec lui à Sotchi. Cet ami avait asséné aux parents de Yohan Goutt : "Un jour, il sera aux Jeux olympiques ". Un rêve devenu réalité.

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