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Sotchi : que vont devenir les sites olympiques ?

DE NOTRE ENVOYE SPECIAL | Alors que les Jeux olympiques de Sotchi s'achèvent dimanche soir, la reconversion de tous les sites olympiques - au bord de la mer et dans la montagne - a déjà été imaginée. Les autorités espèrent capitaliser sur ces équipements, au niveau touristique et sportif, pour dynamiser la région, mais certaines constructions posent question quant à leur avenir.
Article rédigé par franceinfo
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  (Yann Bertrand Radio France)

Une région transformée, des millions de tonnes de béton érigées, 37 milliards d'euros engloutis, et après ? Que sera la région de Sotchi quand les derniers athlètes des Jeux paralympiques s'en iront, à la mi-mars. La reconversion des sites olympiques entre toujours en ligne de compte lors de l'examen d'un dossier de candidature par le Comité international olympique (CIO). Il faut croire que les porteurs de la candidature de Sotchi ont su convaincre.

"La capacité de Sotchi a triplé, en un temps record" (Dmitry Kozak, vice-Premier ministre)

Ce sont le ministère des Sports, le gouvernorat de la région de Krasnodar et la mairie de Sotchi qui ont en mains l'avenir des sites olympiques. Une gestion compliquée, alors que les autorités locales comptent beaucoup sur des retombées économiques importantes et durables après les Jeux olympiques. Les habitants, eux, espèrent que les prix des logements vont vite retomber après les Jeux, et que les infrastructures construites pour l'occasion ne profiteront pas qu'à une classe aisée de la société russe, notamment les Moscovites en vacances sur la côte.

Le parc olympique

Découvrez sur l'infographie cliquable ci-dessous la reconversion envisagée des sites du parc olympique d'Adler, posé au bord de la mer Noire.

Quant à l'héritage architectural, il est forcément discutable : le bétonnage des environs de la plage a totalement changé le paysage autour du parc olympique. Déjà sur-dimensionné pour accueillir les visiteurs et journalistes, le parc de logements et d'hôtels sera difficile à remplir. Tout comme au centre-ville de Sotchi, où les immenses buildings, vides, vont avoir du mal à faire le plein. On parle quand même ici de près de 15.000 nouveaux logements, chers, qui ne trouveront pas tous preneurs. Sans compter que la construction de certains immeubles a provoqué des glissements de terrain et des fissures dans d'autres maisons, plus anciennes, en contrebas. Et que la région est régulièrement touchée par des tremblements de terre de moyenne intensité, ou par de grandes marées.

Les sites de montagne

A Krasnaya Polyana et Rosa Khutor, la station de ski construite ex nihilo pour les Jeux olympiques, la problématique des hôtels est la même. Il va falloir que les skieurs soient nombreux pour remplir les milliers de chambres... C'est bien ce sur quoi comptent les autorités locales, grâce aux kilomètres de pistes et les multiples télé-cabines et remonte-pentes construits pour les Jeux. Rosa Khutor ambitionne de devenir la principale station de ski du pays, en tout cas la plus courue. Mais cela ne sera possible que si la neige est suffisante à chaque saison ; les responsables des pistes n'auront pas toujours à disposition, comme c'était le cas pour ces JO, plusieurs centaines de milliers de mètres cube de neige stockée sous des bâches réfrigérantes.

Le tremplin de saut à skis, le stade de biathlon et la piste de bobsleigh et de luge deviendront eux aussi des centres d'entraînement national et des terrains de compétitions internationales. Reste à voir si la fréquence des compétitions, forcément peu élevée, permettra d'assurer une rentabilité à ces sites particuliers.

"Aucun site ne sera laissé inutilisé" (Dmitry Kozak, vice-Premier ministre)

Le chantier olympique a transformé toute une région, pour le meilleur - construction de routes, lignes ferroviaires, et de réseaux de gaz et électricité déficients auparavant - mais aussi pour le pire - environnement largement saccagé, béton et métal partout, au mépris des normes anti-sismiques. Et tandis que le premier peut très vite tomber en désuétude s'il n'est pas entretenu, le second héritage, lui, est malheureusement irréversible.

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