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Salles de sport, gymnases : des mesures sanitaires souvent contournées

Ce lundi, les salles de sport et les gymnases ont fermé dans les « zones d’alerte renforcée », comme l'avait annoncé le ministre de la santé et des solidarités. Olivier Véran a souhaité ainsi endiguer la propagation du virus. Pourtant, de nombreux pratiquants n’ont pas eu à chercher bien loin pour parvenir à s’exercer.
Article rédigé par Natacha Basdevant
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (LIONEL PEDRAZA / HANS LUCAS)

C'est que ce qui s'appelle les vases communicants. En fermant les salles de sport de Paris et sa « petite couronne » pour limiter la propagation du virus, le gouvernement a laissé la porte ouverte à celles situées dans la « grande couronne ».  Une décision, parmi d'autres concernant les infrastructures sportives parisiennes, qui peut surprendre. "Une sorte d'amalgame a emporté tout le monde du sport sans discernement", a ainsi estimé Virgile Caillet, délégué général de l'Union Sport et Cycle, qui représente également environ 1.500 salles. "Le mal est fait".

Petit rappel des faits : mercredi dernier, Olivier Véran a pris la parole pour annoncer quelles étaient ce qu’il appelle les « zones d’alerte renforcée ». Sans surprise Paris en faisait partie ainsi que ses départements limitrophes. Puis le Ministre a annoncé les mesures qui y seraient appliquées. Pour le sport, cela s'est traduit par la fermeture des salles et « autres gymnases ». « Ce sont des espaces confinés où le port du masque est impossible ou a minima complexe et qui sont des lieux, hélas, de contamination importante »

 

Le mouvement sportif et ses adhérents contestent la décision

Une décision contestée ces derniers jours par l’Union sport et cycles  (USC) et de nombreux adhérents aux espaces sportifs. « Je ne comprends absolument pas cette décision du gouvernement.(...) Les salles de cinéma et les théâtres restent ouverts. C’est incohérent. Ces infrastructures sportives sont loin d’être des lieux de ‘clusters’. » affirme un pratiquant. L'USC a surenchéri en affirmant que pour près de 25 millions de passages seulement 200 cas de Covid ont été confirmés dans ce contexte sportif.

Ce traitement politique des zones à risques a engendré de nombreuses moqueries sur la toile. Particulièrement pour les gens inscrits dans des chaines de salle de sport puisqu'un abonné peut décider de s'entraîner dans n'importe quelle infrastructure d'une même chaîne.

"Il y a plus de gens dans cette salle de Carvin que dans celles de Lille mdr. Mais bon le virus ne survit qu’en métropole alors tout va bien". L'ironie grinçante est de mise et les salles concernées tentent de gérer tant bien que mal l’affluence. Certaines ont mis en place un vigile à l’entrée, d’autres ont instauré un système de réservation visiblement quelque peu défaillant.

"On dépasse le quota fixé par les réservations en termes d'individus présents simultanément"

« Lorsque le nombre maximum de réservations est atteint, il n’est plus possible de réserver et donc d’entrer. Cependant il est stipulé qu’on ne peut rester que 60 minutes maximum mais je constate qu’énormément de gens restent plus longtemps, d’où le fait qu’on dépasse le quota fixé par les réservations en termes d’individus présents simultanément » nous apprend Alex, un pratiquant déçu. Les adhérents des "zones d’alerte renforcée" continuent de pratiquer mais un petit peu plus loin. Ce qui d'ailleurs, pourrait amener le virus dans des lieux qui n'étaient pas "à risque" au lieu d’endiguer la pandémie comme il l’était souhaité.

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