XV de France : Début de professionnalisation pour les Féminines
L’annonce est un peu passée inaperçue, nichée dans un communiqué global de décisions du Comité Directeur de la Fédération française de rugby, il y a quinze jours. Pourtant, c’est la plus importante prise par les dirigeants du rugby français le jeudi 28 juin : celle de professionnaliser le XV de France féminin. Dans un bref texte, « il a été annoncé au Comité Directeur de la FFR la décision de proposer à 26 joueuses internationales à XV un contrat fédéral, à mi-temps, dans le but de favoriser leur épanouissement personnel, en vivant leur passion tout en ayant un projet professionnel. »
Objectif : Coupe du monde 2021
Fini les simples indemnités journalières, les Féminines vont (enfin) bénéficier d’un véritable contrat avec la Fédération. Une juste récompense pour celles qui n’étaient qu’amatrices jusqu’ici… mais qui ont tout de même décroché un Grand Chelem cet hiver lors des 6 Nations, un peu plus de six mois après avoir terminé troisièmes de la Coupe du monde. « C’est une très bonne nouvelle », s’est réjouie Marjorie Mayans, 3e ligne internationale.
Concrètement, les filles devraient bénéficier de quinze jours de préparation pour les 6 Nations (contre une semaine actuellement) et un ou deux stages supplémentaires devraient être organisés dans la saison. « Cela va également permettre des horaires aménagés pour s’entretenir chez soi avec de la préparation externalisée et augmenter la charge de travail », détaille Céline Ferrer. Car jusqu’alors, c’était entrainement après la journée de travail. Quid de l’employeur avec ce nouveau contrat ? « Il y a un accord établi entre la Fédération et l’entreprise pour les dédommagements, tout en maintenant nos cinq semaines de congés annuelles », explique la 2e ligne de Bayonne.
Dans la lignée du rugby à 7
Avec cette mesure, la FFR a un objectif en tête : « être championnes du monde en 2021 ! » Après six troisièmes places en huit éditions, les Bleues veulent franchir un cap. Un suivi dans la préparation physique sera alors mis en place en vue de la compétition. Mais ces dispositions ne concernent que la Fédération et les joueuses, les clubs n’ayant aucun rôle quant à la nouvelle organisation annoncée.
Ce contrat fédéral pour les filles n’est pas une première. En 2014, l’instance qui régit le rugby français a mis en place un contrat à 75% pour les internationales de rugby à 7. Un écart entre quinzistes et septistes que comprend Marjorie Mayans, sous contrat avec la FFR depuis quatre ans : « Il faut y aller doucement. Il ne faut pas déraciner les filles qui sont très attachées à leurs familles. C’est une bonne alternative. » Pour sa part, Céline Ferrer estime que « cela va permettre aux plus jeunes de poursuivre leurs études en parallèle du rugby et aux plus anciennes d’avoir encore un pied en entreprise. » A défaut de pouvoir pleinement se consacrer au rugby, 23 ans après la professionnalisation chez les hommes…
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