Quand un ex-international du XV de France vient en aide à un octogénaire victime de squatteurs
Les valeurs du rugby, celles notamment de solidarité, ce sont des mots. Là, ce sont des actes. Ancien rugbyman international aux 14 sélections, Grégory Lamboley a été ému par la situation de Roland. Ce retraité de 88 ans habite dans le Tarn, auprès de sa femme en Ehpad. Depuis septembre, des inconnus squattent sa maison toulousaine. Le délai de 48 heures pour signaler la violation de domicile étant passé, l’octogénaire ne peut plus récupérer son bien. Malgré les procédures d'expulsion lancées contre les squatteurs, la trêve hivernale, prolongée jusqu’au mois de juin, empêche Roland de reprendre possession des lieux.
"Il y a déjà eu des exemples de squat comme ça qui m’ont révolté, explique l’ancien joueur du Stade Toulousain. Je trouve ça tellement ahurissant qu’on puisse entrer chez quelqu’un comme ça et faire comme si de rien n’était. Je me mets à sa place. Moi aussi ça peut m’arriver. Mettre ma clef dans une serrure et finalement voir que je ne suis plus chez moi alors qu’il y a toutes mes affaires personnelles à l’intérieur, ça doit vraiment être traumatisant."
La proximité géographique l'a poussé à agir. "Ça m’a touché parce que là, c'est à Toulouse. Forcément on se sent un peu plus concerné quand ça se passe à côté de chez soi", confie l’ancien Rouge et Noir qui n’est pas resté les bras croisés face à cette situation. Il a créé une cagnotte solidaire, dont les revenus seront reversés au propriétaire de 88 ans.
Une cagnotte pour faire bouger les choses
"Ce n’est pas une question d’argent, je pense qu’il veut juste récupérer sa maison rapidement, mais il n'y avait pas d’autres moyens pour montrer le soutien", raconte-t-il. Mise en ligne lundi 8 février, la cagnotte rencontre un vif succès, et comptait déjà plus de 8 000 euros trois jours plus tard. "J’ai fait ça spontanément, je ne me suis rien fixé. Elle dure 30 jours. C’est pour lui montrer qu'il n’était pas tout seul dans ce moment là. Le fait que la cagnotte augmente, ça montre que les gens se sentent concernés."
"On n'est pas grand chose par rapport à la juste et à la loi"
L’ancien international français veut surtout faire connaître la situation du retraité pour lui permettre de récupérer rapidement sa demeure. "Le but c’est, par ma petite notoriété à Toulouse, que ce soit médiatisé et que ça fasse bouger les choses", explique Grégory Lamboley. Il reste malgré tout fataliste quant à ce genre de situation. "On n’est pas grand chose par rapport à la justice et à la loi. Je sais pertinemment que ça continuera. En ne faisant rien il ne se serait rien passé."
Le Toulousain compte désormais contacter la famille du retraité afin de les informer de la démarche et leur reverser l’ensemble des gains obtenus... mais pas seulement. "Il y aura des travaux à réaliser. Ces gens-là sont dans la maison depuis septembre. J’imagine qu'elle va être dans un état pitoyable. Si je peux aussi extraire tous les messages de soutiens qu’il y a sur le site Leetchi, en plus de la générosité des gens, je leur laisserais aussi parce que ça peut être réconfortant."
Une carrière pleine à Toulouse et en Bleu
Grégory Lamboley n’est pas n’importe qui dans la ville Rose. L’ancien rugbyman a porté pendant près de 18 ans le maillot du club, au moment de sa grande époque. Coéquipier des Frédéric Michalak, Thierry Dusautoir et autres Vincent Clerc, il a soulevé à trois reprises le bouclier de Brennus ainsi que trois des quatre coupes d’Europe remportées par le Stade Toulousain.
L'ancien 2e ou 3e ligne reste, encore aujourd’hui, impliqué au Stade Toulousain. À 39 ans, il transmet son expérience en chapeautant les jeunes joueurs du club. Un ancien rugbyman de talent, particulièrement humain.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.