L'impossible objectif fixé au XV de France par Bernard Laporte pour les tests de novembre
Vidéo: Les ambitions de Bernard Laporte pour novembre 2017
Un tableau de marche en forme d'exploit
En déclarant qu'une bonne tournée de novembre représenterait 3 victoires en 4 matches, Bernard Laporte a mis la barre très haute. Avec deux matches contre les All Blacks, un contre les Bocks et un contre les Japonais, les Français n'ont pas le choix. Mathématiquement, c'est simple: ils doivent battre une fois (ou deux fois) les Néo-Zélandais, qui n'ont perdu qu'un seul de leurs 26 derniers matches, une fois des Sud-Africains qui viennent de mettre 109 points aux Bleus en trois matches, et une fois les Japonais, 11e nation mondiale (la France est 8e) qui avait créé une sensation lors de la Coupe du monde 2015 en battant l'Afrique du Sud. Hormis une victoire très à portée contre les Nippons, les trois autres rencontres sont nettement plus délicates, même si les joueurs de l'hémisphère Sud seront en fin de saison, et donc beaucoup moins frais qu'ils ne le sont en ce moment. Tout le contraire des Français.
Durant sa période de sélectionneur, Bernard Laporte a affronté les Blacks à 12 reprises, pour les vaincre deux fois, dont lors du quart de finale de la Coupe du monde 2007. Il sait donc la performance que représente un succès contre eux. Depuis, la suprématie néo-zélandaise sur la planète rugby s'est accentuée. Et la France n'a plus gagné depuis 2009 (10 défaites de rang). Face aux Boks, c'est désormais 5 revers de rang (dernière victoire en 2009) pour la France. Toute série a une fin, mais...
Des joueurs et un jeu à transformer
Serfontein, trois-quarts centre de fort tonnage, qui arrache le ballon dans les mains du 2e ligne Taofifenua, l'un des plus costauds du pack tricolore, voilà comment a débuté une relance sud-africaine menant à son premier essai, lors du 3e et dernier test-match, samedi. Voilà le symbole d'une équipe de France démunie. Un 3/4 plus fort qu'un 2e ligne, il n'y a pas de logique. A moins que techniquement, l'un soit plus doué que l'autre. Physiquement, techniquement, tactiquement, le XV de France semble inférieur. La France a voulu défier avec de gros impacts. L'Afrique du Sud a réussi à ralentir chaque point de rencontre, pour ne pratiquement jamais être mise hors de position en défense. Moins rapides, moins costauds, techniquement pénalisés par un trop grand nombre de ballons perdus ou arrachés, les Bleus n'ont pas semblé armés pour lutter face à une nation de l'hémisphère Sud, pourtant à l'agonie en novembre dernier (défaites contre l'Angleterre, le pays de Galles et l'Italie).
En cinq mois, avec 10 semaines de préparation sans match cet été pour les 45 joueurs présents dans la liste "élite", en retrouvant l'intégralité de ses troupes, l'équipe de France peut-elle se transformer ? Peut-elle devenir une équipe qui, comme les autres grandes nations actuelles, enchaîne les temps de jeu avec dynamisme, rapidité et ambition ? Il faut avoir les joueurs pour le faire. Hormis Picamoles, Gourdon et Lamerat (lors du Tournoi), Poirot, Penaud (lors du 2e test) et Camara (pendant cette tournée), peu de joueurs ont montré leurs capacités à faire des différences individuelles dans ce jeu ces derniers mois. Mais les Springboks ont retrouvé l'espoir en 7 mois, alors...
Vidéo: Le constat d'échec de Bernard Laporte
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