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France - pays de Galles : ce qu'on a aimé, ce qu'on a moins aimé dans la victoire des Bleus

L'équipe de France a parfaitement réussi son retour aux affaires sept mois après son dernier match en battant largement le pays de Galles (38-21). Une préparation idéale avant d'affronter l'Irlande pour tenter de remporter le tournoi des Six Nations 2020. Les Bleus ont été conquérants offensivement en passant cinq essais aux Gallois. Pourtant les Français n'ont pas tout réussi dans cette partie, notamment leur entame de match compliquée. Voici ce que l'on a aimé et moins aimé dans la victoire du XV de France.
Article rédigé par Vincent Daheron
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

► Ce qu'on a aimé

• Le jeu collectif conquérant et offensif

L'équipe de France a réussi une sacrée performance en passant 38 points au pays de Galles. Le XV de France n'avait tout simplement pas inscrit autant de points contre les Gallois depuis le 16 février 2002 et une victoire 37-33 des Français. Surtout, les Tricolores ont réussi cette performance collective alors qu'ils n'avaient pas joué ensemble depuis le mois de mars, soit sept mois plus tôt. "On a gagné le match avec un seul entraînement dans la semaine, on a mis cinq essais aux Gallois, ce n'est pas rien", se réjouissait pour France tv sport le sélectionneur Fabien Galthié.

Davantage que le nombre d'essais, ce sont surtout les combinaisons et le jeu collectif mis en place qui ont impressionné avec pourtant très peu de vécu commun. Les deux essais inscrits coup sur coup par Antoine Dupont après la demi-heure de jeu viennent justement d'un jeu de passes et de fixations de haut niveau. "Ça fait plaisir de marquer sur de beaux lancements", saluait à notre micro le centre Gaël Fickou. A l'origine de ces lancements, les fameuses offloads, passes après contact, que les Français ont réussi en nombre hier soir avec 14 unités. Une autre statistique démontrant la supériorité offensive des tricolores, 18 défenseurs gallois battus contre 9 défenseurs français.

• Le caractère des Français

Les Tricolores ont véritablement montré du caractère ce soir. Ils ont tout d'abord réagi très vite à leur entame de match catastrophique. Ainsi, Cyril Baille réduisait l'écart dès la 12e minute - alors que les Gallois menaient déjà 10-0 - d'un essai rageur, transformé de suite par le buteur attitré de l'équipe de France, Romain Ntamack. Le XV de France n'a donc pas sombré comme il en avait malheureusement pris l'habitude les années passées dès que le match ne tournait pas en sa faveur. "On a fait preuve de caractère car l'entame qu'on a fait n'était pas bonne, confirmait le capitaine Charles Ollivon à notre micro. On voit l'état d'esprit du groupe."

En deuxième période aussi, les Bleus ont gardé le sang froid pour ne pas subir la pression adverse. De trop nombreuses fois, on avait vu les Français s'effondrer au retour des vestiaires après 40 minutes convaincantes. Samedi soir, ils ont su faire le dos rond en début de seconde période avant de creuser l'écart (65e) puis d'enterrer les espoirs gallois en répondant très rapidement à l'essai de Nicky Smith (68e) par une inspiration de Teddy Thomas (72e).

• La paire de centre Fickou - Vakatawa

On savait la charnière ultra talentueuse avec un duo Antoine Dupont - Romain Ntamack qui ne cesse d'impressionner, on sait désormais que la paire alignée au centre a également des arguments à faire valoir. S'ils n'ont pas inscrit d'essai, Gaël Fickou et Virimi Vakatawa ont été de tous les bons coups. Sur le deuxième essai français, Virimi Vakatawa sort une magnifique passe après-contact pour Teddy Thomas qui envoie ensuite Antoine Dupont conclure (32e). Sur le troisième essai, Gaël Fickou et Virimi Vakatawa, encore lui, sont respectivement à l'avant-dernière et dernière passe pour un nouvel essai d'Antoine Dupont (35e).

► Ce qu'on a moins aimé

• Le début de match catastrophique

L'équipe de France ne pouvait pas plus mal débuter son match. Dès le coup d'envoi donné par le pays de Galles, Gregory Alldritt manquait sa réception et rendait le ballon aux adversaires. La punition a suivi dans la foulée avec un premier essai des Gallois inscrit dès la minute de jeu par l'intermédiaire de Leigh Halfpenny. L'équipe de France a manqué d'impact et d'agressivité dans ce début de rencontre, passive à l'image de ce ballon qui traîne à la suite d'un ruck. Un ballon finalement perdu par les Français (5e). Ou encore cette passe directement en touche de l'arrière Anthony Bouthier alors qu'il avait deux partenaires à son extérieur. Pendant le premier quart d'heure, les Tricolores ont subi la défense très agressive des Gallois et semblaient incapables de gagner le moindre centimètre par la passe ou la course. Fort heureusement ce mauvais départ n'a duré qu'à peine un quart d'heure et l'écart n'était pas du tout rédhibitoire (10-0).

• L'indiscipline française

Le XV de France a été particulièrement indiscipliné sur la pelouse du Stade de France hier soir. Les Bleus ont commis pas moins de seize fautes sur l'ensemble de la partie. Soit quatre fois plus que les Gallois. "On a fait beaucoup trop de fautes au sol, c’est notre point de progrès", regrettait Gaël Fickou à notre micro après la rencontre. Une indiscipline chronique du début à la fin et qui aurait pu coûter beaucoup plus cher aux Français. En effet, Dan Biggar, le buteur gallois, a raté ses trois derniers coups de pied pourtant pas si compliqués, laissant ainsi en route huit points (deux pénalités et une transformation). Alors que la France menait encore 31-21, la fin de rencontre aurait pu être tout autre et bien plus animée sans la maladresse de l'ouvreur du XV du Poireau. Au total, les Français ont perdu 17 ballons. Il faudra être bien plus précautionneux face aux Irlandais le week-end prochain pour ne pas subir la foudre. "On peut faire beaucoup mieux, on a encore de la marge", rappelait d'ailleurs Fabien Galthié à la fin du match.

• Le Stade de France vide de spectateurs

Le XV de France retrouvait son antre huit mois après sa victoire contre l'Italie (35-22). A l'époque, le Stade de France était loin de faire le plein mais, a posteriori, il serait malvenu de faire la fine bouche devant les 52 000 spectateurs présents en cette fin d'après-midi hivernal. Hier soir, pour un samedi automnal particulièrement venteux, le Stade de France sonnait évidemment creux. Disputé à huis clos pour cause de crise sanitaire liée à la Covid-19, les envolées tricolores auraient forcément ravi un public qui ne demandait qu'à se rabibocher avec son équipe de France après les années fades du rugby bleu-blanc-rouge. Il faudra attendre.

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