France-Japon : les avants survolent, la charnière trébuche… Ce que l'on a aimé et moins aimé lors de la victoire des Bleus
Et de 13 ! Le XV de France a signé son treizième succès de rang, la plus longue série de son histoire, dimanche 20 novembre contre le Japon (35-17). Tout n'a pourtant pas été parfait, loin s'en faut au Stadium de Toulouse, avec un match parfois poussif, mais dans l'ensemble maîtrisé par les hommes de Fabien Galthié. Voici ce qu'on a aimé, et moins aimé dans le dernier match de ses ouailles en 2022.
On a aimé
Damian Penaud, le métronome finisseur
Son genou va très bien, merci pour lui. Si Damian Penaud était diminué, cela ne s'est pas fait sentir dimanche au Stadium. L'ailier clermontois a encore une fois été le grand artificier tricolore avec un doublé. Si les Bleus ont une nouvelle fois passé la barre des 30 points, c'est en grande partie grâce à son numéro 14, opportuniste en première période et bien placé en seconde pour inscrire ses deux essais du jour. Il en a marqué 11 sur les 13 derniers matches, et 21 sous le maillot français. De quoi le faire rentrer dans le top 10 des meilleurs marqueurs d'essais de l'histoire du XV de France.
Marchand, Ollivon, Alldritt… Les avants survolent les débats
Si l'activité défensive japonaise et la pluie ont limité l'impact des artistes tricolores, les Brave Blossoms n'ont rien pu faire face à la puissance des avants français. Le talonneur Julien Marchand a été le grand bonhomme du jour, exceptionnel par sa capacité à toujours mettre le train tricolore vers l'avant. Avec 36 mètres gagnés ballon en main (et 14 fois la ligne d'avantage prise), il a été le joueur du pack le plus entreprenant, derrière Grégory Alldritt (122 mètres gagnés). La troisième ligne n'a donc pas été en reste offensivement avec les courses de Grégory Alldritt, et le flair de Charles Ollivon, auteur du deuxième essai quelques secondes seulement après avoir pourtant été chahuté en touche.
Matthieu Jalibert, bien plus qu'un remplaçant
Déjà exceptionnel avec l'Union Bordeaux-Bègles depuis le début de saison, le demi d'ouverture a continué sur sa lancée en sélection. Derrière Romain Ntamack dans la hiérarchie en 10, Matthieu Jalibert a signé une nouvelle rentrée de choix en étant impliqué sur les deux essais français en deuxième période. Son coup de pied puis sa percée sur son premier ballon offensif, qui a entraîné l'essai de Damian Penaud, l'a parfaitement lancé et apporté, enfin, un peu de variation à l'attaque tricolore. C'est encore un de ses coups de patte qui a créé l'espace à l'origine du quatrième essai, signé Anthony Jelonch. L'avoir sur le banc à ce niveau est un luxe exceptionnel.
On a moins aimé
La charnière Maxime Lucu-Romain Ntamack passe à côté
Alors que les Bleus avaient besoin d'une étincelle d'inventivité en l'absence d'Antoine Dupont, la charnière a passé un après-midi difficile. Romain Ntamack et Maxime Lucu sont impliqués sur les deux essais français par deux éclairs. Mais Romain Ntamack a fait preuve d'un déchet assez inhabituel chez lui, entre un jeu au pied manqué à la 21e minute, une initiative très risquée dans son camp sur l'action précédente, un ballon échappé en touche (27e), ou encore une mauvaise réception sur une chandelle adverse (32e). Le contraste avec Matthieu Jalibert est d'autant plus saisissant. Maxime Lucu avait, lui, une belle occasion de signer son acte de naissance sur la scène internationale, mais il s'est montré bien trop neutre sur les lancements, et maladroit au pied.
La touche française n'a pas enchaîné
Les matchs se suivent et ne se ressemblent pas pour la touche tricolore. Impressionnant une semaine plus tôt contre l'Afrique du Sud, sur lancement offensif comme défensif, l'alignement tricolore a cette fois été perturbé par des Japonais impliqués, à l'image du rebondissant Michael Leitch. Les Bleus ont été à la peine sur un point fort adverse pourtant connu. Il faudra se montrer plus méfiant à l'avenir, même si l'alternance observée en seconde période sur les lancements, notamment longs, ont quelque peu rassuré. Signe de leur confiance, c'est sur un ballon dévié en touche que les Bleus inscrivent leur troisième essai.
Les Bleus ont raté leurs entames
Manque de concentration ? Première partie de saison qui pèse dans les jambes ? Toujours est-il que le XV de France a connu un retard à l'allumage coupable lors des minutes initiales de la première, puis de la seconde période. Si l'échappée de Kazuki Himeno dès la première minute s'était conclue sans dommage, une situation similaire (un ruck plein axe) a mené au premier essai japonais dès la reprise (42e), la faute à un sérieux manque d'attention et de placement. A ce niveau, c'est sur ce genre de détails que les Bleus peuvent encore travailler en vue de leur Mondial, dans moins d'un an.
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