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Ecosse-France : Jonathan Danty et Yoram Moefana, les choix gagnants de Fabien Galthié

Les deux joueurs ont montré, samedi, la formidable qualité du vivier tricolore dont dispose le sélectionneur.

Article rédigé par Elio Bono
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Jonathan Danty après son essai, le 26 février 2022, lors du match France-Ecosse, au Tournoi des six nations. (ANDY BUCHANAN / AFP)

On n'aimerait pas être dans la tête de Fabien Galthié. Non pas que le Cadurcien aux lunettes atypiques soit mécontent de la prestation de ses joueurs, samedi 26 février en Ecosse (36-17). Mais ce nouveau match référence à Murrayfield va un peu plus le contraindre à des choix cornéliens. Dès qu'un joueur est indisponible, son remplaçant rebat les cartes, bousculant une hiérarchie qui n'existe plus vraiment, au vu du vivier tricolore. Dernier exemple en date ? Yoram Moefana, titulaire de fortune à l'aile en l'absence de Gabin Villière.

Habituellement trois-quarts centre, le Bordelo-Béglais devait, au mieux, dépanner avec le numéro 11. Le résultat est sans appel : auteur du deuxième essai (son premier international) à la 13e, le Wallisien a pleinement justifié la confiance de son sélectionneur. Avec 66 mètres parcourus, il a affiché le deuxième total tricolore, derrière son homologue Damian Penaud. Et que dire de ses sept courses avec ballon, faisant de lui le meilleur trois-quarts français dans l'exercice ?

Des problèmes de riche pour Galthié

Certes, tout n'a pas été parfait dans sa performance, à l'image d'une relance qui ne s'imposait pas dans ses cinq mètres (51e) ou de deux ballons perdus. Au final, malgré son match plus qu'abouti, on voit mal Gabin Villière ne pas récupérer sa place de titulaire, tant l'ailier varois impressionne depuis ses débuts en bleu. Mais en répondant présent en dépit de sa relative inexpérience (une trentaine de matchs en pro à 21 ans), Yoram Moefana n'a déçu personne. Mieux, sa polyvalence est un réel atout, notamment en sortie de banc.

Titulaire au centre contre l'Irlande (30-24), le joueur de l'Union Bordeaux Bègles a été décalé à l'aile pour faciliter le retour de Jonathan Danty. En titularisant le Rochelais malgré un pépin à la cheville, le staff français ne s'y est pas trompé. Utilisé en premier attaquant pour mobiliser la défense écossaise, l'ancien Parisien a excellé (40 mètres parcourus, deux défenseurs battus).

Réduire Danty au simple rôle de bulldozer serait cependant malhonnête. Sa passe sur un pas et à l'aveugle pour Romain Ntamack, sur le deuxième essai, est par exemple un modèle du genre. "Danty a apporté ce qu’il sait faire : sa puissance, son activité notamment sur le mur défensif adverse", a résumé Fabien Galthié après le match.

"Il est vite revenu de sa blessure. Les joueurs ont envie de revenir vite, il y a beaucoup d’émulation dans cette équipe."

Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France

en conférence de presse

Mieux, le numéro 12 a marqué un quatrième essai plein d'opportunisme sur un coup de pied de Damian Penaud. A 29 ans, le Parisien de naissance se trouve dans la forme de sa vie. Cela tombe à pic, au moment où Arthur Vincent soigne une rupture des croisés et où Virimi Vakatawa est sur courant alternatif au Racing. A 18 mois du Mondial, Danty s'impose comme une alternative plus que crédible au centre.

Début de seconde période idéal pour la France. Après moins de deux minutes de jeu, Damian Penaud joue un ballon au pied dont le rebond profite à Jonathan Danty, auteur du 4e essai tricolore contre l'Écosse.
Journée 3 : l'essai du bonus inscrit par Jonathan Danty Début de seconde période idéal pour la France. Après moins de deux minutes de jeu, Damian Penaud joue un ballon au pied dont le rebond profite à Jonathan Danty, auteur du 4e essai tricolore contre l'Écosse.

Mais à ce stade, on se refuse au moindre pronostic sur les participants à la Coupe du monde. Le talent des Bleus va bien au-delà du XV titulaire. Face à l'Ecosse, les "finisseurs" ont pleinement relayé leurs coéquipiers. En 26 minutes sur le pré, Thibaud Flament a par exemple asséné neuf plaquages... soit plus que les titulaires Marchand et Willemse.

Dans une fin de match décousue, le puncheur Peato Mauvaka a de son côté parcouru 34 mètres, le meilleur total pour un avant français. Sans oublier Romain Taofifenua, dont un plaquage à deux avec Fickou est à l'origine du cinquième essai. On pourrait continuer la liste, mais autant ne pas créer plus de nœuds dans le cerveau du sélectionneur.

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