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Ecosse-France : ces Bleus sont-ils invincibles ?

Epatants en Ecosse (36-17), samedi après-midi, les Français semblent au mieux de leur forme. Est-ce à dire qu'ils remporteront à coup sûr le tournoi ? Loin s'en faut. 

Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Le Français Yoram Moefana est félicité par ses coéquipiers après son essai, le 26 février 2022, à Murrayfield, lors du match Ecosse-France. (MALCOLM MACKENZIE / PROSPORTSIMAGES / AFP)

Imaginer les Bleus au sommet du rugby mondial n'est désormais plus un rêve candide. Dans ce Tournoi des six nations, chaque sortie française entretient la théorie d'une sélection mature. A Murrayfield, la performance des coéquipiers de Julien Marchand en a ébloui plus d'un, samedi 26 février. De là à dépeindre une équipe intouchable, frôlant l'excellence, il n'y a qu'un pas.

Rembobinons le fil des "matchs références" réussis cette année. Les victoires retentissantes contre la Nouvelle-Zélande (40-25 en novembre) puis l'Irlande (30-24 mi-février) avaient été entachées de trous d'air fâcheux en début de seconde période. Cette fois, les citrons de la mi-temps ont été digérés : les Bleus ont planté, par Jonathan Danty, dès le retour des vestiaires. "Je pense que ça a été travaillé à l'entraînement, décrypte Vincent Clerc, consultant pour France Télévisions. Ils ont été très forts en deuxième mi-temps, notamment dans le secteur défensif."

Les Bleus auraient pu être menés à la pause

Avec 86% de plaquages réussis au total, les Français n'affichent pas des statistiques folles. Mais les performances individuelles de François Cros (16 plaquages, un échec), Greg Alldritt (15 réussis, trois ratés) ou l'entrant Thibaud Flament (neuf sur neuf dans l'exercice en 24 minutes) forcent le respect. "On a senti les Ecossais sans solution, confirme Clerc, présent à Edimbourg samedi. Leur jeu au pied a été plutôt moyen, la défense française était très organisée et présente sur les 'contests'. Ils n'ont pas réussi à trouver la faille."

Une fois n'est pas coutume, les rares scories françaises ont eu lieu dans les derniers instants de la première période. "On a été transpercés plusieurs fois", soulève l'ancien ailier toulousain. Stuart Hogg a cavalé (126 mètres parcourus, record du match), mais a commis un en-avant sur un essai tout fait (38e) alors que le score était de 12-10 pour les Bleus. "C'est le tournant du match, assène Vincent Clerc. On s'en sort bien en première période, et l'essai de Fickou [40e, 19-10] a remobilisé tout le monde".

Dans ce passage à vide, de la 20e à la 40e, les Bleus ont encaissé sept points. C'est peu : les trous d'air contre les All Blacks et le XV du Trèfle s'étaient soldés par 14 et 19 unités concédées. Privée de sa troisième ligne et avec un Russel mi-figue mi-raisin, l'Ecosse n'avait de toute façon pas les armes pour contrecarrer une défense tricolore en forme. De plus, les Français ont fait preuve d'une réussite maximale.

Les ballons hauts et les renvois comme axes d'amélioration

Est-ce à dire que ces Bleus sont invincibles et remporteront à coup sûr le tournoi ? Loin s'en faut. Le précédent 2020 où les Français avaient, dans une configuration analogue, perdu leurs moyens sur le quatrième match, est dans toutes les mémoires. "Mais l'équipe de France a grandi, estime Vincent Clerc. Elle ne fait plus les erreurs qui lui ont coûté le Grand Chelem par le passé." Leur force mentale pour se relever de temps faibles est en ce point incontestable.

Des écarts, les Tricolores en ont commis à Murrayfield. Melvyn Jaminet a terminé la rencontre avec un famélique 3/7 face aux perches. Au jeu des rares balbutiements, Vincent Clerc pointe "les ballons hauts" ou "quelques ballons perdus sur des renvois après avoir scoré". Romain Ntamack a, en outre, expédié le coup d'envoi directement en touche. On vous l'accorde, il faut faire preuve d'une extrême sévérité pour trouver des défauts à ce XV de France. Et c'est sans doute le plus réjouissant.

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