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UBB-Racing 92 : qualifié en barrages malgré une fin de saison ratée, le contraste Bordeaux-Bègles

Malgré huit défaites sur la phase retour, Bordeaux-Bègles reçoit le Racing 92 pour le deuxième barrage de Top 14 son histoire, dimanche.

Article rédigé par Elio Bono, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Le manager bordelo-béglais Christophe Urios, le 24 avril 2022 à Montpellier. (PASCAL GUYOT / AFP)

Pour Christophe Urios, la pilule a du mal à passer. Aux deux premières places du classement de Top 14 depuis la 5e journée, l'Union Bordeaux-Bègles a été éjectée de ce strapontin, qualificatif pour les demi-finales, sur le gong. La défaite encaissée à Perpignan (22-15), dimanche 5 juin, a fait reculer l'UBB au troisième rang. En conséquence, le club girondin doit passer par un périlleux barrage contre le Racing 92, dimanche 12 juin. "Ce n'est pas ce qu'on voulait, mais il y a une forme de logique", a concédé le manager bordelo-béglais après la déroute en Catalogne.

Ce déclassement est le fruit d'une seconde partie de saison complètement manquée par l'UBB. Solides leaders avec deux défaites à l'issue de la phase aller, les coéquipiers de Matthieu Jalibert ont subi huit revers sur les quatorze derniers matchs. Un bilan comparable à celui du Stade français, Brive et Perpignan, classés entre la 11e et la 13e place.

Pourtant, et c'est là tout le contraste, cette allure de quasi-relégable a maintenu les Bordelo-Béglais dans le top 6. Pas une mince affaire, pour un club qui a attendu dix ans pour connaître ses premières phases finales, l'an passé, après plusieurs désillusions. Cette fois, l'avance acquise en début de saison était considérable. La claque infligée par Toulon (16-29) début mai est la seule défaite de la période avec plus de sept points d'écart. Les bonus défensifs récoltés ici et là ont, à l'arrivée, permis à l'UBB de sauver sa place.

Dans sa traversée du désert, Bordeaux-Bègles n'a pas vraiment été aidé par les événements. De nombreux cadres (Jalibert, Petti, Seuteni, Lam, Buros...) ont longtemps été éloignés des prés. D'autres, comme Woki, Lucu et Moefana, ont pris part à la campagne victorieuse du XV de France dans le Tournoi des six nations.

Urios cherche la formule

Leurs absences ont largement enrayé la dynamique de l'automne et contraint Christophe Urios à innover. L'exemple le plus visible est sans doute la reconversion de Louis Picamoles, numéro 8 aux 82 sélections, au poste de deuxième ligne, même si le futur retraité n'est pas mécontent de ce changement. Les déboires ne se sont pas arrêtés là. Même avec un léger regain de forme en avril (victoires à Paris et Montpellier), l'UBB reste fébrile malgré le retour de ses cadres. 

Le mal est-il profond ? Si serein depuis son arrivée en Gironde voilà trois ans, l'expérimenté Christophe Urios donne l'impression de douter. "Ça va être dur pour que je rebondisse personnellement"a avoué le manager après le dernier match de la saison régulière. L'ex-Castrais ne s'est d'ailleurs pas privé de piquer au vif certains de ses cadres, dont Cameron Woki et Matthieu Jalibert. "C'est aux joueurs de prendre le truc. Mais Cameron, je ne le vois pas. Matthieu, je ne le vois pas.", a-t-il regretté. 

Régulièrement loué pour ses qualités managériales, champion de France avec Castres en 2018, Urios sait y faire en matière de gestion de groupe. Ces attaques ciblées sont de nature à remobiliser ses cadres. "C’est le moment que les leaders sortent du bois", a-t-il confirmé mardi. C'est la première fois que je me retrouve en phase finale et que je ne connais pas ma composition d'équipe", a admis le manager de l'UBB.

Bordeaux-Bègles est, en plus, confronté au manque de vécu d'une partie de son effectif. Seuls les vétérans Tameifuna (avec le Racing), Picamoles (à Toulouse) et Lamerat (à Clermont) ont remporté le Brennus. Cette inexpérience relative pourrait bien s'avérer préjudiciable.

Car en face, le Racing vient d'achever sa douzième saison d'affilée dans le top 6. Même rajeuni, l'effectif altoséquanais compte plusieurs cadres rescapés du titre de 2016. Les Franciliens ont d'ailleurs triomphé lors de leurs deux dernières visites en Gironde et ont gagné quatre de leurs cinq derniers matchs. "Mais je sais aussi qu'on est capables de tout ! On est face à notre destin", veut croire Urios.

Le manager de 56 ans n'a pas oublié que, l'an passé, son équipe avait perdu ses deux derniers matchs de la saison régulière, avant de battre Clermont en barrage puis de faire trembler Toulouse en demie (défaite 24-21). "Maintenant, c'est un nouveau championnat qui commence", a synthétisé son homologue racingman Laurent Travers. Son visage affiché jusqu'en janvier le montre, l'UBB a les armes pour gravir les trois marches la séparant du Brennus.

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