Toulouse commence ses voyages à risques
"Il n'y a pas de petit match". Yannick Nyanga a l'expérience pour ne pas prendre un adversaire à la légère. En l'absence de Thierry Dusautoir, ménagé (comme Maestri, Poux et Poitrenaud) après le Tournoi des VI Nations, le 3e ligne toulousain sera encore un cadre important du leader du Top 14 lors de son déplacement à Bordeaux-Bègles. "Même quand nous les avons reçus ici et que l'UBB s'était déplacée avec une équipe remaniée, je me souviens que nous tournions à la mi-temps avec 3 ou 6 points d'avance, pas plus", rappelle-t-il sur le site internet du club. "Ce week-end, nous allons jouer contre leur meilleure équipe, chez eux, dans un stade de 35 000 personnes. On sait ce qui nous attend, on sait que sur toutes les équipes qui sont allées là-bas, beaucoup ont pris des danses, et très peu ont gagné."
Si la prudence est de rigueur, comme souvent, à Toulouse, c'est que la période peut être charnière. Lors du prochain mois, l'équipe va jouer uniquement à l'extérieur, défiant deux équipes qui luttent pour leur survie dans l'élite (Bordeaux-Bègles et Perpignan), une équipe qui vise l'une des places en barrages (Stade Français) sans oublier le crucial quart de finale de la Coupe d'Europe à Edimbourg. "Il faut jouer chaque match comme si c'était le dernier", prévient Nyanga. "C'est le meilleur moyen d'aller loin." Moins de quinze jours après le dernier match, avec des internationaux de retour et des blessés, l'équipe de Guy Novès doit retrouver tout de suite le bon rythme, une semaine après une préparation physique intense.
Bordeaux-Bègles sans pression
Et c'est vrai que Bordeaux-Bègles n'est pas l'équipe la plus facile à manier. Promu le plus prolifique en terme de jeu comme de résultats, l'UBB doit encore lutter pour son maintien (bien engagé) en raison de quatre défaites consécutives. Et si le Stade Français, Castres ou le Racing sont venus mourir sur le terrain bordelais, cela prouve tout le bien fondé de la méfiance toulousaine. Et cette rencontre de prestige se tiendra au stade Jacques-Chaban-Delmas, avec un soutien forcément plus nombreux. Les hommes de Vincent Etcheto compteront de nouveau sur leur demi de mêlée Adams, mais se passeront de leur pilier Florea (entorse cervicale) et de leur 2e ligne Treloar (parti en Australie assister au mariage de son frère).
"On n'a pas coché Toulouse comme un match qui devait nous rapporter des points. Ca se jouera par la suite mais on va essayer de prendre un peu d'avance", sourit le président Laurent Marti. "Tout le monde nous croit perdant", insiste le capitaine Matthew Clarkin. "On veut toujours se mesurer aux meilleurs, et il n'y a pas mieux que le Stade Toulousain. Il faudra être à 150 % et tomber sur un Toulouse dans un mauvais jour".
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