Top 14 - Toulon fait plier le Racing
Clermont tombe dans l'Hérault
Le premier enseignement de cette 2e journée du Top 14, c'est la défaite de Clermont à Montpellier 13 à 8. Faute de n'avoir pas su concrétiser leurs occasions en première mi-temps, les Clermontois se sont exposés à la furia montpelliéraine. Régulièrement pénalisé après la pause, Clermont ne pouvait guère espérer mieux malgré un dernier baroud pour accrocher le bonus défensif. A Toulouse, le promu montois est sorti sous les applaudissements. Fair-play, le public toulousain a salué les Landais, courageux et longtemps en tête au score. Mais le finish du Stade a coupé les ailes des "abeilles" de Mont-de-Marsan. Au final, Toulouse s'en sort 37-22. Les ambitions de Bayonne avaient failli mettre l'ASM au tapis la semaine dernière. Le Stade Français a eu moins de réussite que les Auvergnats et s'est incliné à Jean-Dauger 24-11. Enfin, Castres a remis les Grenoblois à leur place grâce à un succès 30-13. Ne manque que le bonus pour les Tarnais.
Le Racing avait faim de vengeance. Pour ses premières retrouvailles avec Toulon après le barrage perdu du 26 mai dernier, le club de la capitale s'est démené bec et ongle pour arracher la victoire. Malheureusement pour eux, ça n'a pas suffi. Même s'ils ont pris le match à leur compte, les Franciliens se sont fait rattraper en fin de rencontre sur une pénalité de Wilkinson (21-23). Grâce à ce deuxième succès consécutif, les hommes du président Boudjellal prennent la tête du Top 14. Dans une première mi-temps animée, le Racing a d'abord ouvert la marque par l'intermédiaire de Vakatawa dès la 15e min. Suite à une belle inspiration, il tapait par-dessus pour lui-même et fonçait tout seul à l'essai (8-3). Mais le RTC, piqué au vif, réagissait vite grâce à une belle percée de Matt Giteau (19e). La transformation de "sir" Johnny Wilkinson permettait aux siens de recoller au score. Incapables de se départager, les deux équipes se séparaient sur un score nul (13-13).
Un héros nommé Giteau
En coulisse, le ton montait du côté de Bernard Laporte, furieux après la blessure de son joueur, Chris Masoe, lourdement touché à l'oreille après un essuyage de crampon involontaire de Dimitri Sarzewski, la nouvelle recrue du Racing. Après s'être fait recoudre l'oreille, le Néo-Zélandais rejoignait ses coéquipiers pour assister à la fin de la rencontre depuis le banc de touche. Au retour des vestiaires, les deux équipes continuaient de se rendre coup pour coup. Les Franciliens repartaient les premiers au combat. Une pénalité puis un essai de Battut leur permettaient de prendre le large à la 50e min (21-13). On croyait alors que Racing Metro avait fait le plus dur. Pas exactement. Heureusement, les joueurs de Mourad Boudjellal pouvaient compter une fois de plus sur Matt Giteau. L'Australien combinait parfaitement avec Wilkinson pour réduire une fois de plus la marque (21-20).
Palisson KO
A portée de fusil de leurs adversaires, les hommes du Racing perdaient un peu de terrain. Le coup passait tout près lors d'un échec au pied de "Wilko" à quarante mètres des perches passait à côté (70e). Mais quelques minutes plus tard, il ne laissait pas passer sa deuxième chance. A dix mètres des poteaux, il offrait la victoire aux siens. Au forceps. A noter qu'à quelques minutes de la fin du match, Alexis Palisson, victime d'un K.O., a été évacué du terrain sur civière. Palisson a été percuté au visage par le centre du Racing Henry Chavancy. Le jeu a été arrêté et le Toulonnais a été évacué sur civière, le cou enveloppé dans une imposante minerve. Il a été remplacé sur le terrain par Benjamin Lapeyre. "Il a fait un petit K.O. mais il a récupéré. Il va aller à la Pitié-Salpêtrière pour faire une batterie d'examens", a indiqué Bernard Laporte, après la rencontre.
Biarritz forte tête
L'absence de Dimitri Yachvili, forfait pour deux à trois mois après une opération (hernie discale), ne se ressent pas à Biarritz. Très solide et très réaliste, le BO est allé s'imposer sur le terrain d'Agen 25-19 lors de la dernière rencontre de la 2e journée. Malmené en première période, Biarritz était pourtant aux commandes grâce à trois incursions dans le camp agenais. Trois actions pour un essai de Ngwenya (9e) et deux pénalités de Barraque. Du 100 % qui faisait mal à la tête du SUA. En deuxième période, les maladresses d'Agen faisaient les affaires des basques qui enfonçaient le clou dès que l'occasion se présentait. Si Bastien marquait enfin son essai (56e), Barraque (cinq pénalités au total) et Traille (drop) maintenait les locaux à bonne distance. Biarritz est donc leader avec Toulouse et Toulon. Une entame de championnat idéale qui n'était plus arrivée depuis un long moment.
Bernard Laporte (directeur sportif de Toulon): "Je retiens l'état d'esprit, l'envie. On a des joueurs qui ont un gros palmarès mais qui savent que sans envie, le palmarès n'est rien. On a des jeunes aussi, comme Orioli. Gunther qui a joué pratiquement tout le match après la sortie de Masoe. Suta dont personne ne parle. Il faut continuer comme cela, continuer à travailler."
Gonzalo Quesada (entraîneur du Racing-Métro): "A Agen, on n'a pas fait un bon match mais on a gagné. Aujourd'hui, j'ai envie d'être plus positif. Ce n'est que le deuxième match de la saison. Si on est capable de garder ce qu'on a fait aujourd'hui comme base de jeu, je suis assez confiant pour le reste de la saison."
Guy Novès (manager général de Toulouse): "L'essentiel est acquis mais on est globalement insatisfait de l'ensemble de notre production. On s'est mis tout seul dans une situation difficile. Nous avons déjoué ou joué à l'envers. On a manqué de patience, de vitesse et d'un peu de tout. Honnêtement, je n'ai jamais pensé que l'on perdrait ce match car nous n'avons pas pris beaucoup de pénalités. On avait des situations favorables et on sentait que cela pouvait arriver. C'était inconcevable dans ma tête de perdre ce match mais en revanche il est sûr qu'à un moment j'ai douté de notre capacité à prendre le bonus offensif. Il y a eu du laxisme et des excès d'invidualisme. Il va y avoir beaucoup de choses à redire sur ce match mais il faut aussi rendre hommage à nos amis montois qui ont crânement joué leur chance et qui ont marqué un essai magnifique."
Marc Dantin (entraîneur des avants de Mont-de-Marsan): "Il faut relativiser notre bonne première mi-temps car Toulouse a fait beaucoup de fautes qui nous ont permis de récupérer des ballons. On sait que l'on n'a qu'une heure de jeu dans les jambes. C'est dommage de ne pas avoir fini ce match à 15. Au vu du match cela aurait été une juste récompense de prendre ce point de bonus défensif. On a d'ailleurs félicité les joueurs pour leur investissement. Il faudra savoir reproduire ce genre de performance sur 80 minutes."
Adbel Boutaty (2e ligne de Bayonne): "Il fallait absolument gagner. On l'a fait en étant solidaires. On est passé par un début de deuxième mi-temps difficile mais on méritait de gagner. Il y a encore des réglages à effectuer, un nouveau plan de jeu à digérer. On a su se souder, ne pas s'affoler. Entre le premier et le deuxième match, on sent déjà une progression. On a travaillé en conséquence, sur les rucks et ça a bien marché."
Christophe Laussucq (entraîneur des arrières du Stade Français): "On est déçu car on est venu avec des intentions. Mais on est trop brouillon, on laisse tomber trop de ballons, il y a beaucoup trop de fautes de main, d'indiscipline, beaucoup de points donnés bêtement alors que je n'ai pas l'impression qu'on soit en danger. Ils viennent deux fois dans nos 22 mètres dans le match et on leur donne 24 points sur pénalités. C'est inconcevable pour espérer gagner à l'extérieur."
Damien Traille (centre et capitaine de Biarritz): "On venait chercher la victoire à Armandie. On a rempli notre contrat en s'appuyant sur un grosse défense et en faisant preuve de beaucoup de réalisme à l'image de Jean-Pascal Barraque, auteur d'un joli 1OO % au pied. Pour le reste, on a manqué de maîtrise collective et de lucidité. On devra beaucoup mieux jouer pour rester dans le haut du tableau. Pour l'heure, on savoure. A Biarritz, personne n'a oublié notre calamiteux début de saison, l'été dernier"
Jean Monribot (3e ligne et capitaine d'Agen): "On est forcément déçu, c'est notre deuxième défaite consécutive à domicile. Nous ne sommes pas vernis, on perd Lozada d'entrée de match. Mais tous les garçons ont tout donné, personne n'a triché. C'est dur à avaler, par rapport à notre investissement, on méritait mieux. La roue va forcément tourner, on va s'accrocher. On ne lâchera rien, il reste encore vingt-quatre journées"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.