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Top 14 : Montpellier blanchi pour le Salary Cap, passes d'armes entre la LNR et la FFR

La sanction prononcée par la Ligue nationale de rugby à l'encontre du Montpellier Hérault Rugby, pour dépassement du Salary Cap, a été annulée par la Fédération française de rugby. Et ça ne passe pas du côté de la Ligue.
Article rédigé par Maxime Gil
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

La guerre est déclarée entre la Ligue nationale de rugby et la Fédération française de rugby. L’objet de la discorde : le Montpellier Hérault Rugby. Le club de l’Hérault ne devrait pas voir sa côte de popularité davantage augmenter après la dernière décision prise par la FFR. En effet, l’instance patronne du rugby à XV dans l’Hexagone a décidé d’annuler une lourde sanction à l’encontre du MHR, infligée par la LNR.

Au cœur des débats, l’amende prononcée par la Commission de discipline de la LNR le 7 octobre dernier. Dans un communiqué, il était annoncé que les vice-champions de France 2018 allaient devoir régler la coquette somme de 470 000€, principalement pour un dépassement du Salary Cap, de l’ordre de 428 000€. Une décision portée en appel par Montpellier, devant la FFR et sa commission d'appel.

Un Salary Cap "important dans la régulation du rugby pro"

Le 21 novembre, celle-ci a annulé l’amende, sur le volet du dépassement du Salary Cap, n’accentuant la sanction que sur le plan du manquement du club aux obligations de transparence (passant de 70 à 120 000€). Une annonce qui a provoqué l’ire de la LNR. Dans un communiqué, elle dit "s’étonner et déplorer la remise en cause de cette décision de 1ere instance, prise sur la base du rapport du Salary Cap Manager". Et de "rappeler l’importance du Salary Cap dans la régulation du rugby professionnel, tant pour l’équité et l’incertitude du Top 14 que pour l’équilibre économique des clubs."

Des membres désignés par la FFR et la LNR

Des remontrances qui ne sont pas passées dans les couloirs de Marcoussis, au siège de la FFR. Un communiqué, diffusé vendredi par la Fédé, "souhaite rappeler que les membres des organes disciplinaires sont désignés par les instances de la FFR et de la LNR", précisant que "pour chaque séance relative à un dossier ‘compétitions professionnelles’, un nombre paritaire de membres désignés par la FFR et de membres désignés sur proposition de la LNR, est convoqué en sus du Président de la commission."

Elle ajoute "s’étonne[r] de la grave remise en cause d’une décision souveraine que constitue cette déclaration" et annonce "saisir le Comité d’Ethique et de Déontologie du Rugby Français afin d’appeler la vigilance de toutes les instances du rugby et que nos instances soient pleinement respectées."

Une proximité FFR-MHR en question

De quoi couper l’herbe sous le pied à toutes les rumeurs taxant la Fédération de favoritisme ? Il faut dire que la FFR et le MHR nourrissent une certaine proximité ces dernières années, Mohed Altrad, président du club, étant devenu l’un des sponsors principaux du XV de France. Par ailleurs, un contrat d’image liait Altrad à Bernard Laporte, président de la FFR.

Et ce n’est pas la première fois que la commission d’appel de la FFR rend une décision favorable pour le MHR : en 2017, Montpellier avait été épinglé pour le déploiement de banderoles hostiles dans son stade face au Racing 92 (en rapport avec la fusion avortée avec le Stade Français), entraînant notamment une suspension de stade prononcée par la LNR, puis levée par la FFR. Et l’année dernière, le MHR avait déjà été épinglé pour un dépassement du Salary Cap par la LNR. Mais la FFR, puis la DNACG (qui dépend de la FFR) avaient infirmé la sanction.

35 pts de retrait en Angleterre

Outre-Manche, les Saracens, champions d’Europe en titre, ont écopé début novembre de 35 points de retrait au classement et de plus de 6 millions d’euros d’amende pour violation du Salary Cap lors des trois dernières années. Rien que ça…

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