Top 14: le Stade Français écrase Toulon et redevient leader
Le Stade Français s'est adjugé un succès de prestige (30-6) contre une équipe de Toulon sans relief au stade Jean-Bouin, où il reste invaincu, prenant au passage la tête du Top 14 à l'issue de la 14e journée. Le club parisien, avec 44 points, possède désormais deux longueurs d'avance sur les Varois (2e) et trois sur Clermont (3e). Il peut aussi se satisfaire d'avoir pris la différence particulière sur le RCT, déjà battu 28 à 24 à l'aller à Mayol, un avantage qui pourrait être déterminant à l'heure des comptes de fin de saison.
Paris plus motivé
De ce match de qualité inégale, on retiendra surtout la première demi-heure maîtrisée des hommes de Gonzalo Quesada, puis quatre dernières minutes menées tambour battant. Malgré dix minutes disputées à 15 contre 13 en fin de première période, le Stade Français a ensuite peu à peu fané et la seconde période s'est révélée bien terne dans l'ensemble. Il faut dire que le RCT, avec une équipe mixte mêlant cadres et habituels remplaçants, a proposé une opposition bien brouillonne, parfois indisciplinée et loin de ses standards les plus élevés.
Sans doute le manager Bernard Laporte attendra bien mieux de ses troupes à Montpellier samedi prochain, pour une rencontre qui s'annonce alléchante au vu du climat interne agité dans l'Hérault. Les Varois devront notamment soigner leur entame, ce qui ne fut pas du tout le cas à Jean-Bouin. Complètement étouffés par les Parisiens, ils ont vu Sergio Parisse s'effondrer dans leur en-but dès la 4e minute à l'issue d'un joli mouvement collectif.
Toulon à 13
Menés 7-0, ils subissaient ensuite énormément au sol où le pack parisien imposait sa loi. Au pied, Jules Plisson ajoutait trois pénalités pour porter l'écart à 16-0 à la 28e minute. Le tableau aurait été idyllique pour les Parisiens s'ils ne s'étaient pas ensuite subitement éteints, comme tétanisés par leur supériorité numérique offerte par les cartons jaunes coup sur coup à Matias Cortese (27e, plaquage haut sur Julien Tomas) et Virgile Bruni (28e, faute d'antijeu sur Jules Plisson).
Cette adversité eu même le don de mettre un coup de fouet aux Toulonnais qui marquaient leurs premiers points sur un drop de Nicolas Sanchez (33) puis une pénalité de Leigh Halfpenny (39). Faute d'avoir tué le match à temps, les Parisiens se retrouvaient englués dans une seconde période saumâtre, jusqu'aux essais en fin de match de l'arrière remplaçant Jérémy Sinzelle (76) et du pilier Zurabi Zhvania (80) qui scellaient une victoire bonifiée un peu inespérée. Côté Toulonnais, on pouvait regretter les deux drops manqués de Sanchez et une pénalité ratée de Halfpenny qui auraient pu donner une autre tournure à une partie à oublier.
Réaction
Gonzalo Quesada, manager du Stade Français: "Il y a de la fierté, de la satisfaction, un vrai bonheur de se retrouver dans un groupe comme ça qui adhère au projet. C'était un match un peu bizarre. On est bien rentré dans le match mais au bout de 25 minutes, j'ai senti qu'on était un peu perdu, alors que Toulon était à 13. Mais je suis très content car on a fait des énormes progrès en défense. On gagne grâce à cette attitude qui nous permet en plus d'aller chercher le bonus à la fin. Le bonus, c'est un arbre plein de cerises sur le gâteau. Car en seconde période, Toulon a repris l'initiative et on a subi. A un quart d'heure de la fin, j'aurais signé direct pour quatre points seulement. On va savourer. La première place est plus qu'anecdotique, ce qui est important c'est le nombre de points. Et l'on est un peu en avance sur notre tableau de marche. Ca nous permet d'avoir un petit matelas pour l'avenir et l'on sait qu'on en aura besoin durant le reste de la saison."
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