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Top 14: La renaissance du Stade Toulousain face à Clermont

Le Stade Toulousain vient de décrocher aux dépens de Clermont (24-18) un 20e sacre en Top 14, mettant un terme à sept années de disette, une éternité pour le club le plus titré du rugby français.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Sept ans sans voir le Bouclier de Brennus, les supporters du Stade Toulousain commençaient à trouver le temps long. Archi-gâtés depuis le milieu des années 90 avec neuf titres acquis entre 1994 et 2012, sans compter les quatre Coupes d'Europe (1996, 2003, 2005 et 2010), les Rouge et Noir ont de nouveau vibré.

L'adage détourné "jeu de mains jeu de Toulousains" retrouve tout son sens ce samedi soir après le nouveau sacre des hommes d'Ugo Mola. Dans cette finale de rêve, c'est le rugby à l'instinct des Haut-Garonnais qui a eu le dernier mot sur le jeu plus cadré des Jaunards. De l'eau a coulé sous les ponts de la Garonne depuis cette finale remportée en 2012 sur Toulon (18-12).

La fin de l'ère Novès

Lorsque le Stade se fait éliminer avant les demi-finales en 2014, pour la première fois depuis 21 ans, c'est tout une institution qui est remise en cause. Après 22 ans au poste de manager, l'indétrônable Guy Novès finira par quitter son club pour prendre en charge l'équipe nationale. Et c'est Ugo Mola qui prend le relais, mais la mission s'annonce complexe. Entouré d'un staff qui lui est imposé, Mola doit composer avec une équipe vieillissante et sans réelle garantie sur l'avenir, compte tenu de la situation financière.

Critiqué, Mola pense toucher le fond en 2017, avec une 12e place et quinze défaites. Pour la première fois depuis 1976, Toulouse ne participe pas à la phase finale. Pendant que le RC Toulon ou le Racing 92 prennent la main sur le championnat, "le Stade" est au plus mal. Malgré tout, Toulouse a peu à peu retrouvé ses fondamentaux: la formation, le recrutement, le jeu.

Le tournant intervient lors de l'été 2017 et le messie se nomme Didier Lacroix. Actionnaire et président en juillet, il remplace René Bouscatel et s'appuie sur l'identité toulousaine pour donner un nouveau souffle au club phare du rugby français. Des personnalités telles que Jérôme Cazalbou -nommé responsable du haut-niveau- forment ce qui va devenir la nouvelle ossature du projet.

"On dit que le club n'appartient à personne, ce n'est pas vrai. Le Stade Toulousain appartient à tout le monde, à la vie quotidienne des Toulousains. On a réussi, on peut s'en vanter avec tous les membres du club, à remettre le Stade Toulousain au centre des débats", a expliqué Lacroix.

Mola, contre vents et marées

Contre vents et marées, Mola est maintenu en place, mais les plus gros salaires à l'instar de Dusautoir, Albacete ou McAlister s'en vont, suivis en 2018 par Yoann Maestri et Florian Fritz. C'est cette année que les Toulousains reviennent en phase finale, avec une défaite en barrages contre Castres (11-23). Comme pour tout projet sportif ambitieux, le centre de formation redevient performant, avec par exemple l'éclosion de Julien Marchand et Romain Ntamack.

Signe que ce pari sur la jeunesse est le bon, pas moins de dix joueurs formés au club se trouvaient sur la feuille de match lors de la demi-finale contre La Rochelle (20-6). En alliant la jeunesse, l'expérience des Maxime Médard ou Yoann Huget, et les talents de joueurs tels que Sofiane Guitoune, Mola a su redonner à Toulouse son identité. Grâce à cette adéquation, le Stade Toulousain a dominé les débats lors de la saison régulière et rappelé à tous qu'il était bien de retour au sommet du rugby tricolore.

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