Top 14 - Demi-finale : Pierre Mignoni, avec le LOU face au club qui l'a fait grandir
"C'est un grand club qui a marqué ma vie". La phrase est courte, simple et directe. A l'image de Pierre Mignoni, son auteur. Homme plutôt discret, joueur de tempérament et entraîneur de caractère, il ne reniera jamais son passage en Auvergne, à Clermont. Venu de Béziers en 2003 dans les valises de l'entraîneur Alain Hyardet, le demi de mêlée a commencé à prendre son envol en 2006, avec l'arrivée d'un certain Vern Cotter.
Rigoureux jusqu'à l'austérité, le Néo-Zélandais impose ses méthodes, structure le collectif et fait de Mignoni son relais sur le terrain. "Pierre était le maître à jouer, il s'intéressait déjà beaucoup à la stratégie", se souvient son copain Thibault Privat, qui avait fait le même voyage entre l'Occitanie et l'Auvergne. Comme lui, le deuxième ligne est devenu un symbole de cette ASM plus conquérante. A Clermont, un quatuor se forme avec l'ouvreur Brock James, Joe Schmidt, l'entraîneur aujourd'hui auréolé de gloire avec l'Irlande, et Cotter. "Entre ces quatre-là, il y avait une symbiose pour trouver des solutions face aux adversaires", se rappelle Privat. Les résultats suivent: un Challenge européen en 2007 et surtout trois finales d'affilée de Top 14 entre 2007 et 2009... toutes perdues.
L'exigeance de Clermont importée à Lyon
Et l'année où Clermont ramène le Bouclier place de Jaude, en 2010, Pierre Mignoni est parti à Toulon, son club formateur, sa ville. Il y a fini sa carrière de jouer, et débuté celle d'entraîneur sans "aigreur", souligne Privat. " Il n'est pas resté bloqué dans les années où il jouait, c'est quelqu'un qui va de l'avant". A Lyon, désormais seul aux commandes, l'ancien international a constitué son puzzle. En y intégrant toute son expérience, notamment celle vécue chez les Jaunards: "(Clermont) est un club exigeant, sur la préparation physique notamment, et sur la capacité à appliquer cette préparation physique pendant le match", estime le manager du LOU, qui a "pris des choses" de l'ASM sans les "retranscrire à la lettre" à Lyon.
En refusant l'aventure du XV de France comme adjoint de Fabien Galthié, Pierre Mignoni (42 ans) s'est donné une chance de soulever son premier Bouclier de Brennus comme entraîneur principal (il l'a été comme adjoint de Bernard Laporte avec le RCT en 2014). Pour cela, il doit d'abord terrasser la montagne clermontoise.
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