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Top 14 : Chris Ashton - Nemani Nadolo : les faux frères

Samedi, Toulon et Montpellier s'affrontent lors de la 24e journée de Top 14. Une rencontre qui pourrait relancer les Toulonnais dans la course à la qualification directe en demi-finale. En face, le MHR pourrait officiellement décrocher sa place dans le dernier carré du championnat, selon les résultats des autres matches. Mais sur la pelouse du stade Vélodrome de Marseille, les regards devraient être tournés sur le duel entre les deux ailiers : Chris Ashton (RCT) et Nemani Nadolo (MHR), meilleurs marqueurs du Top 14. Si différents en apparence, mais finalement très proches.
Article rédigé par Maxime Gil
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Nemani Nadolo et Chris Ashton

Ces deux-là n’ont pas grand-chose en commun. D’un côté, c’est l’arrogance anglaise. De l’autre, la puissance fidjienne. A Toulon, on mise sur la vitesse à l’aile. Du côté de Montpellier, c’est orienté sur la destruction en bord de touche. Le premier a le rôle de finisseur, le second de démolisseur-marqueur. Tout oppose Chris Ashton et Nemani Nadolo. Et pourtant, ils sont aussi efficaces l’un que l’autre. Symbole d’un rugby qui a muté mais qui n’en oublie pas ses racines. Les prises d’intervalles du Toulonnais font autant de ravages que les percussions du Montpellierain. Chris Ashton et Nemani Nadolo sont les deux meilleurs marqueurs d’essais du Top 14 : 21 réalisations pour l’ailier de 31 ans, 16 pour celui qui est d’un an son cadet. Ashton et Nadolo marchent sur le Top 14.

Nadolo, c’est un essai par match

Il faut dire qu’avec son gabarit, le Montpelliérain a de quoi. Elles n’ont rien d’un ailier, mais ces mensurations tendent à se démocratiser : 1m94 pour 135 kgs, pas banal pour un rugbyman qui a le numéro 11 floqué dans le dos. Mais qu’importe. Vern Cotter, l’entraîneur du MHR, attend de lui qu’il soit efficace dans les zones de marque. Et il l’est.

Nemani Nadolo mobilise souvent beaucoup de défenseurs. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Depuis son arrivée dans l’Hérault à l’été 2016, l’ancien joueur des Crusaders (Nouvelle-Zélande) a participé à 45 matches : il est arrivé 36 fois dans l’en-but adverse. Mais en se penchant uniquement sur la saison actuelle, Nadolo affiche des statistiques impressionnantes : 1 essai par match (22 essais en 22 rencontres). Mais il n’a pas réellement marqué face à chacun de ses adversaires. Certains l’ont vu plus d'une fois derrière les poteaux : Brive à trois reprises, Oyonnax, le Leinster et Exeter deux fois.

Des statistiques ahurissantes

Chris Ashton donne lui aussi le tournis aux défenses. Et même plus que son adversaire de samedi. En 20 matches de Top 14, son compteur affiche déjà 21 essais. Et à 6 journées de la fin, celui qui a débarqué sur la Rade cet été a déjà égalé le record établi par Napolioni Nalaga en 2008-2009. Il faut dire que l’international anglais (39 sélections) ne fait pas les choses à moitié : Pau (doublé), Brive (doublé), Agen (triplé à l’aller et au retour), Lyon (doublé) et le Stade français (triplé) ont souffert face à l’ancien joueur de Northampton et des Saracens. Passé par le rugby à XIII à ses débuts, Chris Ashton a séduit le public de Mayol.

Chris Ashton devrait battre le record d'essais marqués en une saison de Top 14. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Au-delà des chiffres sur leur efficacité, certaines données ne trompent pas quant à leur importance dans leur équipe. Ashton est le joueur le plus utilisé par le staff du RCT, tandis que Nadolo est le 3e au MHR. La différence ? Une trêve internationale pour le Montpellierain à l’automne, alors que le Toulonnais a fait une croix sur le XV de la Rose.

Sur le terrain, les stats ne mentent pas non plus : la moyenne en Top 14 de mètres parcourus par match se situe entre 20 et 30m. Ashton, c’est 57m et Nadolo, 60. Et dans le championnat, rares sont les joueurs qui battent 2 joueurs en moyenne par rencontre. Pourtant, c’est le chiffre qu’affiche le joueur de Toulon. Pourtant bien loin de celui de Montpellier, qui élimine, en règle générale, 4 adversaires par match. Colossal. Bref, ces deux-là sont des faux-frères : entre similitudes chiffrées et oppositions stylistiques. Mais qu’importe. Tant qu’ils marquent.  

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