Cet article date de plus de treize ans.

Stade Toulousain, la référence absolue

Recordman du nombre de sacres en Coupe d'Europe (4) et des titres de champion de France (17), Toulouse est le Real Madrid du rugby. Depuis plus de vingt ans, les Rouge et Noir dominent leurs rivaux grâce à un jeu qui fait référence et dont le manager Guy Novès est le dernier chantre. Retour sur une hégémonie qui dure.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
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"Jeu de mains, jeu de Toulousains" ! Combien de fois a-t-on entendu cette ritournelle lorsque le printemps survient ? A quelques heures d'aller cueillir un nouveau Bouclier de Brennus –le 18e mais surtout le 11e depuis 1985- samedi soir au Stade de France (France 2, 20h45), le Stade Toulousain s'enorgueillit d'un savoir faire indiscutable et d'un rugby chatoyant. L'époque Robert Bru, Jean-Claude Skrela, Pierre Villepreux est terminée mais la mainmise toulousaine sur l'hexagone demeure. Guy Novès, technicien hors pair et éducateur de formation, a su bâtir sur de solides fondations pour placer son Stade tout en haut de l'affiche.

Avec onze titres glanés depuis qu'il est devenu le boss du vaisseau toulousain (dont 7 championnats), l'homme pourrait se sentir blasé, convaincu d'avoir fait le tour de la question. Que nenni ! Ce coach au franc parler qui n'a jamais eu sa chance à la tête du XV de France se console avec le palmarès impressionnant qu'il s'est forgé avec son club et plus encore avec la manière dont ses ouailles récitent leurs gammes. Car c'est bien ça le jeu toulousain. A la manière du Barça en football, le jeu proposé semble facile à copier mais ce n'est qu'apparence. Pratiquer un rugby simple et efficace requière énormément de travail et de précision. Entouré d'un staff performant dont ses deux jeunes adjoints, Yannick Bru et Jean-Baptiste Elissalde, Guy Novès met le collectif au centre de tout et le jeu à la main en exergue. 

Charvet, Codorniou, Bonneval...

Sans remonter aux premiers sacres toulousains datant des années 20 ni à l'équipe de 1947 qui termina invaincue, force est de constater que les trois dernières décennies ont été marquées du sceau toulousain. Véritable référence comme à pu l'être le grand Lourdes des années 50 ou le grand Béziers des seventies, Toulouse a su ajouter –contrairement aux Biterrois- le sens du spectacle. Pas un stade d'Europe où les Haut-Garonnais ne tentent de pratiquer un beau rugby. Un jeu qui gagne certes mais qu'ils pratiquent avec autant de plaisir que les spectateurs venus se régaler. Se régaler aujourd'hui des percées de Jauzion ou de Caucaunibuca, des charges de Servat ou Picamoles, des relances de Clerc, Heymans ou Médard, comme ils se sont enthousiasmés jadis pour des joueurs comme Rives, Charvet, Codorniou, Bonneval, Janik, Ougier, Berty, Cazalbou, Ntamack, Carbonneau, Pelous, Kelleher… et on en passe et des meilleurs. Car s'il existe une tradition à Toulouse, c'est bien qu'il y a davantage de grands joueurs qu'ailleurs. Et pour bien jouer ce jeu de passes, mieux vaut ne pas se contenter d'un gros pack et d'un buteur. Ou quand référence rime avec exigence…

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