Stade Français - Savare: "L'état d'esprit n'était pas au rendez-vous"
Comment expliquez-vous le difficile début de saison ?
Thomas Savare: "On savait que le début de saison serait compliqué. On est quand même dans un système assez particulier où vous jouez avec la moitié de l'effectif (en raison de la Coupe du monde, NDLR). Mais les autres équipes ont mieux négocié cette phase un peu particulière et délicate. On n'a pas réussi à retrouver l'efficacité dans notre système de jeu pour un certain nombre de raisons: on a eu beaucoup de problèmes en conquête, en particulier sur les deux-trois premiers matches, et il n'y a pas eu cette dynamique. Il faut qu'on soit fidèle à notre notre identité, notre système de jeu, qui est exigeant. Qu'on persévère parce que les qualités qu'on avait l'année dernière, on les a toujours. Les jeunes qui ont montré qu'ils avaient le niveau du Top 14 ont une année de plus, donc ils devraient retrouver cette efficacité, comme l'équipe. J'avais des inquiétudes sur les premiers matches, où je trouvais que l'état d'esprit n'était pas au rendez-vous, mais à Agen (samedi dernier, NDLR) on a su aller chercher le bonus défensif en étant mené de 18 points à une quinzaine de minutes de la fin (10-28 à la 60e minute, 23-28 score final). Les gars n'ont pas lâché et avec un poil de chance on aurait pu aller chercher plus."
Vous évoquez un état d'esprit défaillant. Vous-êtes vous laissé griser par le titre ?
T.S. : "Je ne sais pas. Un titre donne quand même de la confiance. Je crois surtout qu'on a eu une intersaison extrêmement courte, avec un groupe largement amputé, en manque des leaders de l'année dernière aussi. Il y a eu un retard à l'allumage, dans le jeu et au niveau de l'état d'esprit. Mais ça va mieux, et c'est important."
Aviez-vous bien anticipé dans votre recrutement l'absence de vos internationaux en raison de la Coupe du monde ?
T.S. : "On a fait ce qu'on a pu. On avait identifié deux faiblesses, au poste de pilier droit et en deuxième ligne. Paul Alo-Emile (pilier droit) devait arriver un mois plus tôt (mais a été bloqué jusqu'à début septembre en Australie en raison d'un problème de visa, NDLR). On a cherché des jokers Coupe du monde, obtenu des accords, mais un des joueurs qui devait venir a finalement, à la dernière minute, été retenu par sa sélection. Un autre dossier est tombé à l'eau. On avait des pistes, qui n'ont pas toutes fonctionné. Mais trouver un bon pilier droit en période de Coupe du monde, pas engagé quelque part et disposé à faire une pige, n'est pas facile. Donc il n'y a pas eu un manque d'anticipation."
Le non remplacement de votre entraîneur des arrières Jean-Frédéric Dubois, parti rejoindre l'encadrement du XV de France, explique-t-il aussi vos difficultés ?
T.S. : "Jeff est une personne de qualité, d'ailleurs sa +sélection+ dans le staff de l'équipe de France le confirme. Après, il faut s'adapter au changement, même s'il est à la marge. Peut-être que c'est en partie lié, oui."
Envisagez-vous une saison galère à l'image de celle de Castres la saison dernière ?
T.S. : "Chaque situation, équipe, est spécifique. Je crois que Castres avait perdu pas mal d'éléments clés. Ce n'est pas vraiment notre cas mais (une saison galère) est une possibilité. Ce n'est pas parce qu'on a été champion qu'on ne peut pas vivre une saison galère. Je ne l'espère pas. Et j'espère qu'on va retrouver rapidement notre qualité de jeu et qu'on va sortir de ce fond de classement pour aller se battre pour les six premières places, notre objectif."
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