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Stade Français: Ariste et la Facem se défendent

Visés par une plainte contre X pour escroquerie déposée par Bernad Laporte, le Stade Français et la banque HSBC, la FACEM et son fondateur Job Ariste se défendent. Dans un entretien à 20minutes, ce dernier affirme que "nous avons été piégés par Bernard Laporte", qu'il n'est qu'un représentant d'investisseurs qui devaient verser les 12 millions d'euros dans les jours à venir. Son vice-président a été interpellé par la Brigade financière à son arrivée à Paris.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
FACEM Stade Français montage 2011

"Les 12 millions d'euros ne sont pas à moi, je ne possède pas cette somme. La FACEM non plus. La FACEM est un intérimaire qui met en relation des investisseurs avec des projets." Voilà l'une des grandes explications de Job Ariste, son fondateur à l'origine de la proposition de rachat du Stade Français. Dans un long entretien dans 20minutes, il explique ainsi que cette supposée escroquerie n'est en fait qu'un problème de date: "Nous avions convenu avec lui (Bernard Laporte, NDLR) de débloquer la somme demandée au 24 juin. Cette somme devait provenir d'un compte HSBC de la Facem, mais elle ne devait que transiter en provenance de nos investisseurs. M. Laporte a été trop pressé, il a voulu vérifier que la Facem avait bien la somme demandée sur son compte HSBC. Evidemment, la somme n'y était pas encore puisque l'argent devait être débloqué par nos investisseurs le 22 ou le 23 juin au plus tard avant de conclure la transaction le 24 juin. D’ailleurs, nous en avons fourni la garantie écrite à M. Laporte." Et de préciser: "La Facem n'a pas une énorme trésorerie, nous sommes l'intermédiaire entre des investisseurs et des projets. Le seul argent que dégage la fondation vient des commissions que nous versent les investisseurs en fonction de la rentabilité des projets proposés."

Pour résoudre le problème, Job Ariste a dépêché son vice-président, Armand Hugolin Kongo, à Paris mercredi: "Nous avions convenu d'un rendez-vous avec M. Laporte mercredi matin, mais l'heure de la rencontre a été changée au dernier moment et quand M. Kongo est arrivé sur place, la Brigade financière l'attendait. Nous avons été piégés par Bernard Laporte." L'homme est actuellement en garde à vue. Et Job Ariste semble découvrir la portée de son engagement, tout en se défendant de toute escroquerie: "On tente de me faire porter un chapeau trop grand pour ma tête", affirme-t-il. "Je me suis rendu compte un peu tard que ça ne pourrait pas fonctionner de la même manière. Il a fallu apporter beaucoup d'argent très rapidement parce que le club a de graves difficultés financières. Or, jusqu’à présent, nous n'avons même pas pris connaissance des livres de compte du Stade Français. Moi, je ne connais rien au rugby. Si je me suis lancé dedans, c'est parce que M. Kongo m'a parlé de ce projet par l'entremise de M. Benhamou (direteur d'une société de conseils financiers qui a présente la FACEM à Bernard Laporte, NDLR) qui nous a dit que ça nous donnerait une bonne image et parce que nous souhaitions développer l’aspect éducatif du club. Mais je ne connais pas directement ce monsieur Benhamou. Il nous a dit qu’il nous aiderait dans cette transaction, mais il nous a amené un cadeau empoisonné." Une deuxième personne, présentée comme le mandataire de la fondation canadienne, aurait été également placée en garde à vue, ainsi qu'une troisième personne qui, selon une source proche de l'enquête, serait un dirigeant d'une société de conseil.

Bernard Laporte, qui a versé 173 500 euros pour s'associer à la FACEM, le Stade Français et son président Max Guazzini, qui s'est porté garant du déficit de la saison passée sur ses biens propres (5.7 millions d'euros selon L'Equipe), et la banque HSBC, dont le nom et des documents ont été utilisés pour garantir la venue des fonds, ont tous déposé plainte contre X. Mais cela ne semble pas effrayé Job Ariste: "Je viens de parler à mes deux avocats que j'ai mandatés à Paris. Mais nous attendons toujours l'acte d'accusation. Nous allons organiser notre défense et je peux vous assurer qu'ils ne trouveront rien d'illégal en ce qui me concerne."

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