Savare ne venait pas sans Jean-Bouin
Vous allez prendre possession de votre nouveau stade, c'est le point final d'une longue saga....
"Oui, enfin Jean-Bouin ! Le club attendait depuis une bonne dizaine d'années d'avoir un stade adapté aux exigences du rugby. Pour moi, c'était un élément fondamental. Sans Jean-Bouin, je n'aurai absolument pas repris le Stade français. Parce que ça n'a pas de sens, ce n'est pas possible d'envisager d'avoir un club en Top 14 sans un outil de travail moderne, surtout à Paris."
Qu'aura-t-il de différent ?
"On va avoir une enceinte moderne, faite pour le rugby, avec des tribunes au bord du terrain, 20.000 places. On va avoir toutes les infrastructures pour recevoir les spectateurs, bien sûr, mais aussi nos partenaires, c'est à dire des salons de réception, des loges. Et aussi toutes les infrastructures de vie d'un club professionnel au sein même du stade. C'est l'outil rêvé et il a été très bien pensé."
On parle d'un loyer élevé, de l'ordre de 1,6 million d'euros...
"C'est un chiffre faux. Je pense qu'in fine on situera autour de deux millions d'euros. On a un million d'euros environ de fixe mais j'espère bien - car ce sera bon signe pour le remplissage notamment - qu'on sera autour de deux millions d'euros de redevance."
N'est-ce pas un loyer très avantageux pour la ville de Paris ?
"Ca n'est comparable avec rien d'autre de ce qui se fait en France, en effet. Après, je ne pense pas qu'il soit très avantageux. Ca reflète l'investissement qui a été fait par la Ville et qui est loin d'être négligeable. Ca reflète aussi le fait qu'il n'y a pas de cadeaux faits au Stade français par la Ville et qu'on est dans une relation normale économique."
Quel est votre objectif de remplissage ?
"On a établi un budget cette année qui correspond à peu à 13.500 entrées en moyenne. Sur les abonnements, on a une progression significative par rapport aux années Charléty. On va être entre 30 et 40% de mieux que l'année dernière. Pour le match de Biarritz, on ne sera pas loin d'être plein. Il y a un engouement alors même que les gens ne sont pas encore rentrés dans le stade. Jusqu'à maintenant, on n'avait pas grand-chose à vendre aux partenaires et aujourd'hui, on a une structure d'accueil."
A terme, n'y a-t-il pas une volonté de donner son indépendance économique au club grâce à ce stade ?
"Oui. C'est le moyen pour le Stade français de trouver son modèle économique qui fera qu'il n'a plus besoin de mécène pour le renflouer ou combler des pertes tous les ans. Ce n'est pas très sain. Mais il y a beaucoup de facteurs qui peuvent influer: à quel rythme arrivera-t-on à attirer de nouveaux spectateurs, partenaires à Jean-Bouin ? Il y a le sujet des droits télés, de la réforme des coupes d'Europe. Il y a le sujet des résultats sportifs bien sûr. Il y a pas mal d'aléas mais j'aimerais évidemment arriver à l'équilibre financier le plus rapidement possible."
Quelle est l'ambition sportive du club cette saison ?
"Être barragiste. Je pense que c'est difficile, probablement encore plus que l'année dernière car c'est un championnat très compétitif, mais possible. On a fait un recrutement plus ambitieux en tous cas que les dernières saisons. Et le but est de stabiliser l'encadrement."
Comment s'est déroulé le recrutement de Gonzalo Quesada ?
"Je me suis investi personnellement. On a parlé du projet, de ce qu'on voulait mettre en place et il se trouve qu'il y avait une adéquation entre ce qu'il voulait faire et ce que le club cherchait. C'est une personne qui a l'expérience du haut niveau, c'est un garçon intelligent, qui a une vraie appétence pour le management. C'est aussi quelqu'un qui a prouvé au Racing, dans une saison compliquée, dans un rôle compliqué, qu'il arrivait à travailler et à faire travailler les gens avec lui. Et c'est aussi un ancien joueur du club."
Avez-vous des regrets concernant la gestion humaine de la fin de saison dernière, avec l'éviction des deux entraîneurs en place et le retrait du secteur sportif de Richard Pool-Jones ?
"Bien entendu qu'il y a un certain nombre de choses que je regrette, mais c'est derrière nous. Il y a de l'amertume à partir du moment où les choses ne se passent pas comme on a envie qu'elles se passent. Après je pense que les bonnes décisions en cours de saison ont été prises au bon moment. Et finalement je trouve que l'on a fait une fin de saison pas si mauvaise."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.