Lyon OU - Toulouse, Frédéric Michalak en trait d'union
Il paraît que c'est au nombre d'amis enterrés qu'on prend conscience du temps qui passe. Pour un sportif de haut niveau, le fait de ne plus affronter ceux qui ont jallonné sa carrière rappelle que la "petite mort"est proche. A bientôt 34 ans (dans un mois), 15 ans après avoir soulevé pour la première fois le Bouclier de Brennus, Frédéric Michalak est toujours sur le pré. Mais Clément Poitrenaud, son ami depuis toutes ces années, ne sera pas là, face à lui, cet après-midi, lors de ce LOU-Toulouse. Il a fermé le chapitre du Stade toulousain. Son inséparable ami du centre de formation et de leurs premiers pas chez les pros (avec Nicolas Jeanjean dont le corps ne lui a permis de rester dans le circuit), n'a pas pu prolonger l'aventure avec son club de toujours.
De cette formidable équipe toulousaine sacrée championne de France en 2001, il ne reste plus que lui à manier encore le ballon en Top 14. De cette finale, seul Aurélien Rougerie, dans le camp des vaincus, est toujours en activité sur les 46 joueurs de la feuille de match. Même Guy Novès, l'entraîneur qui l'avait lancé avec les trois autres dans l'équipe de départ en finale, n'est plus aux manettes de l'équipe première.
Une volonté de transmettre
A Toulouse, l'ouvreur a disputé neuf saisons (en deux fois), 185 matches pour inscrire 880 points. "C’est un club qui m’a fait grandir", confie-t-il à Rugbyrama. C'est celui dans lequel il est revenu après un passage aux Sharks, avant de mettre le cap sur la Rade de Toulon durant quatre saisons. Et depuis cette saison, c'est le troisième club Rouge et Noir et de l'élite qui l'accueille. "Le LOU est un club qui se construit. Il a besoin de mes expériences. Tout est à faire et pour moi c'est très excitant", explique-t-il dans L'Equipe. "Tant qu'à faire une saison ou deux supplémentaires, autant les faire avec un vrai challenge." Première star du rugby moderne français, le recordman de points en équipe de France va donc encore croiser son club formateur. Il avoue "toujours ressentir du plaisir à jouer contre mon ancienne équipe".
Mais le plaisir passera par la victoire, que les Lyonnais n'ont connu qu'une seule fois (contre Grenoble à domicile). Au Matmut Stadium, ils n'ont pas encore connu la défaite (nul 15-15 contre Brive). Pour envisager un maintien rapidement, le LOU veut prendre tous les points possibles dans son antre. "La remise en question, c'est l'école du Stade toulousain", assène Frédéric Michalak. Un message qu'il veut transmettre à tous ses coéquipiers, aujourd'hui mais tout au long de la saison. Car désormais, sa volonté, affirmée dans L'Equipe, est claire: "La transmission me plaît."
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