Le Stade Toulousain en fanfare
Iimpressionnant de maîtrise, Toulouse a étouffé le champion sortant qui n'a jamais vraiment eu loisir d'entrer dans la partie, malgré une bonne volonté évidente de mettre du jeu, mais la machine toulousaine était trop bien huilée défensivement et sur les récupérations. Toulouse a mis sans ménagement un terme à une campagne en demi-teinte des Auvergnats, qui ont étrenné non sans difficulté leur inédit statut de tenant du titre tout au long de la saison. Les Clermontois pourront regretter longtemps cette première période ratée où ils ne mirent quasiment pas un pied dans les 22 mètres adverses.Imprécisions, grandes difficultés en conquête directe, notamment en mêlée,rares opportunités mal exploitées par des ballons trop facilement rendus à l 'adversaire, les hommes de Vern Cotter ne semblaient pas trouver le fil de leur rugby.
Les Toulousains, qui méditaient leur stratégie depuis trois semaines, se sont joués des Auvergnats comme du vent, pourtant fortement défavorable en première période. Pour son retour dans le XV de départ, le centre Yannick Jauzion, après avoir offert une balle d'essai vendangée par Clément Poitrenaud --deux oubliés du XV de France pour le Mondial--, remettait le couvert avec son second centre pour envoyer l'ailier Rupeni Caucaunibuca à l'essai. Skrela transformait et Toulouse resserrait son emprise, malgré une pénalité de près de soixante mètres réussie par l'arrière clermontois Anthony Floch. Heureusement, adossés au vent, ils parvenaient tout de même à inscrire six points et limiter les dégâts à la pause. Avec les trois points supplémentaires réussis par Morgan Parra peu avant la pause, sur une faute dans un ruck de Thierry Dusautoir, Clermont pouvait s'estimer heureux 13-6.
Les Clermontois éfouffés
Mais le coup réussi en barrage face à Biarritz, avec une remontée d'un écart de quatorze points encaissé en première période, était hors d'atteinte face à la sérénité toulousaine. La réaction clermontoise fut nulle, ou presque (O point): elle se limita à une percée de Marius Joubert et Julien Malzieu qui débouchait... sur une perte de balle.Impérial, Toulouse se mettait à l'abri en glanant une nouvelle pénalité sur mêlée et en poussant Clermont à la faute dans un ruck, pour le plus grand bonheur de David Skrela. La sortie de l'ouvreur signifiait la fin de l'efficacité toulousaine. Jauzion gâchait ensuite une balle d'essai, Bézy ajoutait une ultime pénalité mais malgré tout, comme pour asseoir sa domination, Rupeni Caucaunibuca s'offrait un doublé sur interception après la sirène histoire de faire gonfler le score.
Clermont, qui avait remporté le titre l'an passé après un siècle d'attente, échoue aux portes de la finale pour la première fois depuis l'arrivée de l'entraîneur néo-zélandais Vern Cotter en 2006/2007. Quant aux Toulousains, ils disputeront, le 4 juin au Stade de France, la 25e finale du Championnat de France de leur histoire. Le club le plus titré du rugby français n'a plus soulevé le Bouclier de Brennus depuis 2008, année de sa dernière finale et de son dernier sacre.
Réactions:
David Skrela (demi d'ouverture de Toulouse) : "On a fait le job, on a fait un gros match, 29 à 6 c'est énorme. Cette nuit, on va bien récupérer. Voilà, c'est une nouvelle finale, en espérant finir en beauté. Pour l'instant on va savourer ça bien, récupérer et puis se préparer pour samedi prochain."
Morgan Parra (Demi de mêlée de Clermont): "Ce qui est embêtant, c'est que dans nos temps forts on n'a pas pu concrétiser. On savait que ça allait être très dur ce soir, il faut féliciter le Stade Toulousain. Il n'y a pas eu photo, ils nous ont bouffés dans le secteur de la conquête. A partir de là, c'est difficile, on a reculé, on n'a pas su mettre la main sur le ballon, on n'a pas su avancer comme on aurait voulu. On n'a pas avancé c'est ça qui est embêtant."
Thierry Dusautoir (troisième ligne de Toulouse): "On avait vraiment envie de passer en finale après notre loupé en coupe d'Europe. On a tout donné pour passer en finale maintenant, il ne reste plus qu'un match et c'est super, c'est une belle satisfaction. Il reste encore une marche très très haute à franchir".
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