Le Stade Français, le derby et l'avenir
"Ce projet de fusion reviendra un jour ou l'autre". Le ton est donné par Thomas Savare, président du Stade Français, deux jours avant le derby et un mois après l'abandon du projet de fusion avec le Racing 92. Ce projet censé "sauver" le club parisien s'était attiré les foudres des joueurs (et des supporters) qui avaient opté pour une grève afin de faire plier le tandem Thomas Savare/Jacky Lorenzetti. Ce qui arriva au lendemain de la 21e journée de championnat où le Stade Français et le Racing 92 s'étaient respectivement inclinés face à Castres et Montpellier.
Malgré le renoncement, Thomas Savare reste persuadé que ce projet était le bon : "Avec Jacky Lorenzetti, on a probablement commis de nombreuses maladresses dans la communication, mais le projet a énormément de sens économiquement". Et d'ajouter : "Ce n'était pas la solution du coeur, c'était la solution de la raison".
Aujourd'hui, si le Stade et le Racing affichent d'importants déficits, ils restent dans la course pour les qualifications pour les phases finales. Une chose inespérée pour les Parisiens qui il y a peu étaient en bien mauvaise posture au classement. Dimanche, le match qui se déroulera dans une enceinte de Jean Bouin affichant complet s'annonce donc disputé.
Quid de l'avenir ?
"C'est un derby qui va être très intéressant, estime Thomas Savare dont ce sera le dernier en tant que président du club parisien. Après six années à sa tête, Savare quittera le Stade à la fin de la saison. Mais sans nostalgie. "Je continuerai à être un supporter du Stade Français, je critiquerai les dirigeants en disant que le recrutement n'était pas assez cher", ironise-t-il dans l'interview accordée à L'Equipe. S'il affirme qu'il va "tourner la page assez facilement", c'est sûrement du à l'usure provoquée par la gestion de la formation parisienne.
Mais avant de tirer sa révérence en juin, Thomas Savare a encore du pain sur la planche. En quête d'un repreneur pour le club, il n'a manifestement pas encore trouvé le candidat idéal. Et le temps presse. "Il faut que ça se fasse là, maintenant (...) si on doit laisser partir des joueurs, il faut les libérer assez tôt pour qu'ils retrouvent un club", convient-il.
A l'heure actuelle, des noms circulent. Deux fonds d'investissements sont évoqués : Colony Capital, ancien actionnaire du PSG, et celui du milliardaire allemand Hans-Peter Wild. Un autre projet, plus alternatif et porté par Mathieu Blin, Pierre Rabadan et Christophe Dominici, est également à l'étude.
Mais si aucun projet n'est retenu ou que la DNACG ne valide pas le choix du président du club, ce sera un cataclysme pour le Stade Français. Ce dernier "ne sera pas réinscrit en Top14 la saison prochaine" et il réintégrera alors la ProD2 qu'il avait quitté à l'issue de la saison 1996-1997. "J'espère qu'on n'en arrivera pas là", conclut Thomas Savare qui gardera de son passage au Stade Français "de bons souvenirs".
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