Le BO et les Stades repointent leur nez
Retour manqué pour Galthié
Parti du Stade Français en 2008, Fabien Galthié retrouvait Paris à la tête de sa jeune et talentueuse équipe de Montpellier, qui venait dans la capitale dans son costume de leader du Top 14. Après deux années sabbatiques, Galthié a posé ses valises dans l'Hérault pour tenter une nouvelle aventure, celle qui consiste à donner un peut de lustre au MHSC. Autant dire que sa présence à Paris n'était pas dénuée d'émotion. La pression était sur les épaules parisiennes. Et Galthié pensait avoir une bonne carte à jouer. Malheureusement, ses joueurs ont semblé cherché cette disponibilité, cette circulation du ballon, ce jeu fluide qui leur a valu des résultats conséquents depuis le début de la saison. Dominés en première période, au cours de laquelle ils ont encaissé 3 essais, les Montpelliérains se sont réveillés trop tard. Les deux essais qu'ils ont inscrits après la pause se sont révélés insuffisants. Fabien Galthié a raté son Paris.
Milhas subit la loi du Maître
Serge Milhas retrouvait son ancien mentor Jacques Brunel en terre catalane. L'ancien demi de mêlée de Colomiers, qui entretient des relations affectives avec son ancien homme de terrain venait à Aimé-Giral pour tenter de prendre quelque chose, et donner un peu d'air à son équipe de La Rochelle. Si Milhas connaissait le mode de fonctionnement de Brunel, ce dernier savait aussi que le jeune entraîneur aborderait la rencontre en position d'équipe "a priori moins forte" avec l'intention de contrecarrer les intentions de l'USAP. Les Catalans ne se sont donc pas laissé endormir, en respectant bien les consignes dans les affrontements. Les Rochelais ont pourtant défendu crânement leurs chances et ont même arraché le point de bonus défensif dans le temps additionnel. La leçon du maître pour la gestion des matches a donc payé.
Le chiffre du jour: 7
Après 7 défaites (en 8 journées) Bourgoin s'est sorti les tripes pour enfin offrir à ses supporters de Rajon un succès placé sous le signe de la volonté farouche, du combat et de l'abnégation. Face à des Brivistes qui ont eu du mal à endiguer la marée mauve, les Berjalliens ont obtenu une victoire précieuse. Pour les Brivistes, la situation se complique et les Corréziens vont peut-être devoir batailler. 7 c'est aussi le nombre d'essais inscrits par Clermont devant Agen. Voici les Auvergnats bien revenus dans le coup.
Novès domine Berbizier
A une semaine de la Coupe d'Europe, le Stade Toulousain a battu (de justesse) le Racing-Métro (28-23) dans le choc de cette 9e journée. Entre deux des plus grands techniciens français, l'ancien sélectionneur Pierre Berbizier (1992-95) et le coach au palmarès le plus impressionnant, Guy Novès (7 Boucliers de Brennus, 4 H Cup), le duel s'annonçait somptueux. Il fût surtout tactique entre ces deux "roublards" qui se connaissent par coeur. Deux essais ont été marqués (Kelleher et Vulivuli) mais le jeu au pied et les 17 points de David Skrela ont fait la différence malgré les six pénalités (3 pour Winiewski, 3 pour Steyn) des Ciel et Blanc. N'ayons pas peur de le dire: le sommet attendu a accouché d'une souris et il faudra probablement attendre le match retour pour savoir laquelle des deux équipes est la mieux armée pour décrocher un titre de champion. Novès et Berbizier n'ont pas fini de se jauger.
Yachvili renverse Bayonne
Dimitri Yachvili retrouve la grande forme. Le demi-de-mêlée international a tout fait aux Bayonnais, inscrivant les 22 points du BOPB et notamment un essai de rapine après plusieurs temps de jeu qui a remis les siens dans la partie alors qu'ils étaient menés 3-13. Le "taulier" a réussi la transformation de son essai et marqué 5 pénalités dont la dernière dans le money time, sans trembler (en face des poteaux tout de même). Grâce à cette victoire, le BO (7e) devance désormais l'Aviron Bayonnais (9e) au classement à la différence particulière. A un mois de la fenêtre internationale et des trois matches du XV de France (Fidji à Nantes, Argentine à Montpellier puis Australie au Stade de France), "Yach" peut espérer avoir tapé dans l'oeil du sélectionneur Marc Lièvremont, présent à Jean-Dauger.
Réactions
Jacques Brunel (manageur de Perpignan): "On n'a pas encore assez de certitudes pour espérer survoler nos matches. Une fois de plus cette saison on a été inconstants, on a du mal à trouver de la cohésion. Même si ce n'est pas satisfaisant, on fait le dos rond, et on n'est pas si mal classés après neuf journées de championnat. On va maintenant passer à une autre compétition, la Coupe d'Europe, où il va falloir hausser notre niveau de jeu."
David Darricarrère (entraîneur des lignes arrières de La Rochelle): "C'était vraiment un drôle de match. La première mi-temps n'a pas été vraiment brillante, on a été plus cohérents et déterminés après la pause. On a quelques regrets parce que Perpignan n'était pas dans un bon jour, mais ce point de bonus défensif décroché en toute fin de rencontre fait du bien psychologiquement pour la suite."
Vern Cotter (entraîneur de Clermont): "C'était laborieux par moment. On marque sept essais mais on n'est pas content de nous, c'est un bon signe. Il faut garder ce bon état d'esprit. C'est bien de vouloir construire et de vouloir avancer mais il faut qu'on réduise la prise de risque dans notre jeu. Aujourd'hui, on a eu beaucoup de ballons, on en aura moins la semaine prochaine en Coupe d'Europe donc il faut qu'on soit plus efficace".
Alain Tingaud (président d'Agen): "On apprend le Top 14 et on continue à avoir des difficultés à marquer. Je suis en tous cas très content de l'investissement des joueurs. On est dans une montée en puissance et il faut qu'on continue. On est dernier du classement ce soir mais on va remonter. Il faut faire le dos rond, continuer à travailler et on va rester en Top 14".
Olivier Milloud (pilier CSBJ): "Je crois qu'aujourd'hui on avait tous envie de se réhabiliter devant notre public. On a eu une première période difficile face au vent et il a fallu être patient pour mettre notre jeu en place. Le positif, c'est que l'on n'a rien lâché durant la première mi-temps pour finir la rencontre avec de la fraîcheur physique. Il faut continuer sur cette voie."
Benoît Cabello (talonneur Brive): "On peut véritablement avoir des regrets aujourd'hui car nous n'avons pas su nous mettre à l'abri en première période alors que nous avions la maîtrise du ballon et de nombreuses occasions. Il faudra méditer là-dessus car on rentre à Brive sans le moindre point."
Jean-Baptiste Elissalde (entraîneur des lignes arrières de Toulouse): " On espérait peut-être un peu mieux ou plutôt moins bien de leur part car ils sont su accrocher ce point de bonus défensif. Le plus important c'est quand même d'avoir gagné car ils étaient venus avec des intentions. C'est dommage car chaque fois que l'on a marqué on n'a pas su mettre la main sur le ballon. J'ai un peu de regret aussi sur la dernière pénalité car c'est Nicolas Durand qui donne un coup de pied dans le ballon et réclame ensuite dix mètres. Il a bien joué le coup car cette dernière pénalité c'était une offrande pour Steyn. On verra ce que l'on arrivera à faire chez eux. On termine cette première partie de championnat, avant la Coupe d'Europe, à la deuxième place à un point et c'est quand même pas mal. Il y a encore beaucoup de choses à revoir pour être tout à fait propre, mais le bilan est quand même positif".
Simon Mannix (entraîneur du Racing Métro): " On a fait une deuxième mi-temps intéressante qui s'est bien terminée pour nous grâce à la grosse performance de François Steyn au pied. Je lui tire mon chapeau car les trois qu'il passe dans les huit dernières minutes nous permettent de prendre ce point de bonus défensif. C'est une satisfaction. Concernant le coaching des fois cela marche, des fois moins, aujourd'hui ceux qui sont rentrés ont apporté quelque chose à l'équipe. Ce qui est rageant c'est que chaque fois que nous avons marqué nous avons tout de suite repris des points derrière. C'est inexcusable à ce niveau. C'est une leçon qu'il faudra retenir pour les prochains gros matches qui arrivent. On l'a payé cher aujourd'hui et si à l'avenir on veut gagner un gros match à l'extérieur il faudra absolument gommer ces erreurs".
Imanol Harinordoquy (troisième ligne et capitaine de Biarritz): "C'est un grand bonheur de gagner à Jean-Dauger. Par expérience, je sais que ça n'arrive pas souvent. J'en prends la pleine mesure. Je pense déjà au match retour car je sais qu'ils vont venir remontés. Ces derbies, c'est l'éternelle remise en question. Cette victoire va faire du bien au point de vue comptable mais aussi moral. Sur les 30 dernières minutes de la première période on n'a pas montré ce qu'on était capable de faire, on a un peu perdu le nord. En remettant les choses à l'endroit on est revenu dans la seconde. Revenir au score, ce n'est pas facile avec la pression du public et de l'ambiance, et surtout contre une belle équipe de Bayonne. On a su faire preuve d'humilité avant de remettre du combat et revenir tout à fait dans ce match".
Lionel Mazars (trois-quarts centre de Bayonne, sur Canal + Sport): "On avait le match en mains en première mi-temps où on a marqué au pied. Ce ne sont pas les coups de pied qui nous ont fait perdre. Il va falloir se remettre énormément en question, laisser passer cette Coupe d'Europe et repartir dans le championnat comme il faut".
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