Larmes et souffrances de Mathieu Bastareaud
Mathieu Bastareaud a-t-il du vague à l'âme ? On est encore loin des maux qui l'avaient accompagné après la tournée avec l'équipe de France en Nouvelle-Zélande en 2009. Mais il semble touché. A l'issue d'une défaite cinglante à Paris (30-6), le trois-quarts centre a confié sa déception, plus individuelle que collective: "Il faut savoir regarder les choses en face. Depuis le début de la saison, je n'arrive pas à retrouver mon niveau. Je suis un zombie. Je pense que là je suis arrivé au point de rupture. A un moment il faut savoir dire stop". Qu'est-ce que ce "stop" signifie ? L'international se sent-il physiquement affaibli au point de demander à être mis de côté pour se refaire une "caisse" ? A-t-il besoin de couper, lui qui a déjà disputé 19 matches depuis le début de la saison (il est limité à 30 matches avec son club puisqu'il est sur la liste des internationaux protégés) ? Se sent-il en danger avec l'annonce de l'arrivée après la prochaine Coupe du monde de Ma'a Nonu, le All Black au profil complètement similaire au sien ?
Une chose est sûre: Mathieu Bastareaud n'est pas le titulaire indiscutable qu'il rêve d'être. Au RCT, sur les 14 matches de championnat, il a été mis sur la feuille de matches à 12 reprises, pour six titularisations. A cela, il faut ajouter quatre titularisations sur les quatre premiers matches de Coupe d'Europe. En équipe de France, après avoir été titulaire lors de tout le Tournoi des 6 Nations 2014, puis lors de deux tests-matches en Australie, il a été renvoyé mis de côté lors du dernier test contre les Wallabies, puis envoyé sur le banc lors de la tournée automnale.
Sa force de percussion fait de lui un perceur de coffre-fort incroyable, rarement mis en lumière ces derniers temps. Est-ce la faute de ses coéquipiers, qui ne le mettent pas en bonne situation, ou la sienne en raison d'un manque de punch ? Dimanche soir, à Jean-Bouin, il n'a pas évité le naufrage, collectif. "Il y a des matches comme ça... On n'a pas été bon, en face ils ont été nettement supérieurs, on a été battus dans tous les duels. On est tombé sur meilleurs que nous", a-t-il jugé. Pierre Mignoni, adjoint de Bernard Laporte, a estimé que "quand on n'a pas le mental, on devient une équipe moyenne". Est-ce le mal de Mathieu Bastareaud ?
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