La recette montpelliéraine
"Personne à Montpellier ne pensait en arriver là", racontait François Trinh-Duc quelques jours après la qualification de son club en finale du Top14. Et pour cause. Après avoir squatté le Top 6 durant la quasi totalité de la saison régulière, Montpellier, battu par Bayonne (17-22) puis Brive (23-21), était retombé à la septième place avant l'ultime rendez-vous, contre Toulon. C'est finalement un MHRC de grande classe qui a maté l'armada du RCT (27-3). Une classe dont le club héraultais a fait preuve tout au long de l'année.
Si à l'extérieur les résultats étaient un peu mitigés (9 défaites sur 15 déplacements), les joueurs du MHRC ont su transformer le Stade Yves du Manoir en forteresse quasi imprenable. Ils peuvent en effet se targuer de n'avoir chuté qu'une seule fois sur leur terrain. C'était en avril dernier face à l'Aviron bayonnais. En dehors de cette faute de parcours, rien à déclarer. Le collectif montpelliérain a fait belle figure. A l'image de du trois-quart aile argentin, Martin Bustos Moyano, 3e meilleur marqueur du championnat (281 pts). Et à ceux qui voyait en Montpellier une formation trop inexpérimentée, François Trinh-Duc répond simplement : "On joue avec nos atouts qui sont notre jeunesse, notre enthousiasme, notre joie et notre envie de bien faire". Des qualités qui ont fait recette. Décomplexés face aux ténors, le club méditerranéen, seulement 10e la saison dernière, s'est offert, à la surprise générale, les scalps de Toulouse, du Racing-Métro ou encore du champion de France en titre, Clermont. Les Héraultais ont régulièrement fait front avec talent et panache pour ne pas craquer dans les moments difficiles, même quand l'équipe adverse passait devant au score comme cela a été le cas à cinq minutes de la fin, au Vélodrome, face au Racing. Grâce sans doute à un mental de fer et une complicité forgés au fil des semaines.
Le duo Galthié-Béchu, aux commandes du club, n'est pas non plus étrangé à cette belle saison du MHRC. Arrivés l'été dernier, Fabien Galthié et Eric Béchu ont su sublimer leur effectif. Le premier fait partie des techniciens les plus respectés de France et d'Europe. "Il possède un palmarès inégalable, en tant que joueur et qu'entraîneur, rappelle son binome Eric Béchu. Galthié, c'est dix finales, quatre Coupes du monde, 64 sélections en équipe de France dont 24 comme capitaine..." Cet impressionnant CV en laisse pourtant certains de marbre. "Fabien Galthié sans Eric Béchu, ce ne serait peut-être pas tout à fait Fabien Galthié, estime en effet Guy Novès du Stade Toulousain. "Moi, je me rends compte que tout seul, je n'aurais rien fait et on peut lui reconnaître la qualité de bien savoir s'entourer." "J'ai beaucoup de plaisir à travailler avec quelqu'un de compétent comme lui", confie pour sa part Béchu au sujet de Galthié qu'il a rencontré à Colomiers. Ce parfait "petit couple" a su mettre en place un jeu faisant la part belle à l'attaque. Avec la réussite qu'on lui connaît aujourd'hui. "Ce qui est le plus chouette pour un entraîneur, c'est d'être bluffé par ses joueurs, explique l'ancien entraîneur d'Albi. Nous ont essaie de les aider du mieux possible". Et l'alchimie fonctionne. Reste maintenant à savoir si sous la pression de l'enjeu (le Bouclier de Brennus), du public (80.000 personnes), du lieu (le Stade de France) et de l'adversaire (Toulouse), il en sera de même. Si c'est le cas, Montpellier rentrera plus que jamais dans l'histoire de ce sport.
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