Dan Carter adore se promener en touriste à Paris
Comment vous sentez-vous quatre mois après votre arrivée à Paris?
Dan Carter: "Je me sens désormais bien installé. Nous avons nos habitudes dans certains restaurants, notre marché préféré... (il habite à Meudon près de Paris, avec sa femme et ses deux enfants, NDLR). Mais les deux premiers mois, je ne pensais qu'à optimiser mes jours de repos pour voir le plus de choses possible! J'étais un vrai touriste, j'adorais!"
Qu'aimez-vous faire à Paris?
DC: "C'est incroyable le nombre de choses qu'il y a à faire. Dès que nous avons un jour de libre, nous adorons découvrir la ville. Culture, châteaux incroyables, restaurants variés... Il y a tellement de choses à voir que nous ne faisons jamais la même chose."
Quelles différences voyez-vous par rapport à Perpignan, où vous avez joué en 2008-2009?
DC: "Il fait un peu plus froid que dans le sud de la France! Mais c'est appréciable de vivre dans une grande ville internationale, de pouvoir se promener dans la rue sans être reconnu. Oui, il n'y a pas autant de passion pour le rugby à Paris qu'à Perpignan, mais il y a de nombreux points communs au niveau de la culture (française). Je me plais vraiment ici."
Le jeu en France a-t-il changé depuis votre premier passage?
DC: "J'ai l'impression que désormais toutes les équipes, et pas seulement le Racing, jouent davantage à la main. Le jeu me semble moins axé sur la conquête et l'utilisation du pied. Cela ressemble davantage au jeu que nous pratiquons en Nouvelle-Zélande, même s'il reste un peu plus lent. Cela me plaît, c'est excitant à regarder."
Est-ce lié à l'influence des nombreux joueurs de l'hémisphère Sud dans le championnat de France Top 14?
DC "Certains des meilleurs joueurs du monde évoluent dans le Top 14, c'est vraiment spécial d'en faire partie. Je suis sûr que toutes les équipes sont influencées par leurs étrangers, mais en même temps le rugby français conserve une forte identité. C'est juste que le jeu a évolué: comme toujours dans le rugby, il faut prendre l'ascendant devant pour pouvoir utiliser le ballon derrière, mais désormais on gagne en marquant des essais (et non grâce à une défense hermétique, NDLR). Tout le monde est tourné vers cette philosophie, qui vient de l'hémisphère Sud. Même si ça ne permet pas forcément de faire la différence dans les 20-30 premières minutes, au moins cela fatigue l'adversaire. Mais du coup, il faut être bien plus prêt physiquement aujourd'hui que quand j'ai commencé il y a une douzaine d'années."
Votre adaptation rapide est-elle due à la présence de nombreux autres Néo-Zélandais?
DC: "Pour être honnête, quand je suis arrivé, je ne savais pas trop à quoi m'attendre: nouvelle équipe, nouveau pays, nouveau championnat... Je ne savais pas comment je m'adapterais. Alors c'est sûr que c'est toujours plus facile quand vous retrouvez des visages familiers, des amis. Le fait qu'on soit six Néo-Zélandais (Tameifuna, Filipo, Masoe, Rokocoko et Laulala en plus de lui) a donc rendu la transition plus facile. Mais tout le monde m'a aidé à m'adapter du mieux possible, les entraîneurs, les autres joueurs. Tous ont été très accueillants."
Que faites-vous avec les autres Néo-Zélandais?
DC: "Beaucoup de choses. Comme moi, la plupart ont des enfants en bas âge. Ils se retrouvent, jouent souvent ensemble. Et le fait qu'on soit tous loin de chez nous permet de partager notre expérience. C'est sympa, dans cette situation, d'être avec de bons amis qui vivent la même chose."
Les nombreuses opérations de relations publiques effectuées à votre arrivée vous ont-elles fatigué?
DC: "Oui, j'ai fait beaucoup de relations publiques, mais j'y suis habitué. Après, c'était un peu difficile les deux premières semaines de parler de ma vie ici, de mon arrivée dans un nouveau club alors que je n'avais pas encore joué. Mais dès que j'ai joué mon premier match (le 12 décembre), je me suis vraiment senti joueur de ce club et j'ai pu enfin dire +je joue pour le Racing+."
Avez-vous conscience d'être un modèle pour certains de vos coéquipiers, dont certains disent être plus concentrés à l'entraînement à vos côtés?
DC: "Voir certains jeunes essayer de m'imiter quand je fais certains gestes techniques ou exercices après l'entraînement, cela m'amuse et me fait chaud au coeur. Surtout parce que cela ne peut qu'être profitable à l'équipe. Mais je ne le fais pas pour être imité, mais pour rester le meilleur joueur possible. Et si cela inspire des coéquipiers, tant mieux."
Votre saison et celle du Racing 92 commence-t-elle vraiment le 10 avril, avec le quart de finale de Coupe d'Europe contre Toulon?
DC: "Je ne dirais pas ça, mais c'est sûr que ce sera le match le plus important de la saison. Vous travaillez dur toute la saison pour vous donner l'opportunité de jouer des phases finales et seulement huit équipes sont présentes: beaucoup sont restées sur le carreau et aimeraient être à notre place. Un grand défi se présente à nous: peu importe ce qu'il s'est passé avant dans la saison, et ce que nous avons fait jusqu'ici ne sera sans doute pas assez (pour obtenir la qualification): les matchs couperets exigent de monter d'un cran en termes de physique et d'intensité."
Ce qui entraîne plus de pression?
DC: Il y a toujours de la pression, même s'il y en a un peu plus sur un match comme ça où vous savez que vous rentrez à la maison si vous perdez. Mais ce n'est pas nouveau pour moi: quand vous représentez les All Blacks, vous avez la pression à chaque match. Et de toutes façons, j'aime cette pression positive, cette adrénaline que vous ressentez avant un match important. Mais une personne ne peut faire gagner un match à elle seule. C'est à l'équipe d'être soudée, de ne faire qu'un. J'ai hâte d'y être."
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