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Boudjellal sort encore de ses gonds

Habitué aux coups médiatiques tant par ses recrues que par ses paroles, Mourad Boudjellal, le président du RCT, s'est encore signalé à l'issue de la défaite de son équipe à Clermont: "J'ai connu ma première sodomie arbitrale contre Clermont en demi-finales, en 2009. Je viens de connaître ma deuxième ce soir", a-t-il déclaré au micro de Var-Matin. Des propos qui n'ont pas entraîné de grands remous, mais qui lui vaudront un passage en commission de discipline.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Dans le football, il y a Louis Nicollin. Au rugby, c'est Mourad Boudjellal. Les bons mots, les provocations, les deux hommes les manient avec plaisir et aisance. Sans forcément s'attirer à chaque fois les foudres officielles. Dans le rugby encore plus que dans le football, le langage fleuri fait depuis longtemps partie d'une certaine tradition, qui plaît ou pas. Mais avec ces déclarations, le président du RCT a peut-être franchi une ligne.

"J'ai connu ma première sodomie arbitrale contre Clermont en demi-finales, en 2009. Je viens de connaître ma deuxième ce soir. J'aime pas ça, je n'aime pas trop ce genre de choses. Clermont n'a pas besoin de ça, ils ont un jeu magnifique, c'est sûrement la plus belle équipe française", a-t-il notamment déclaré dans Var-Matin, relevant "le carton jaune de David Smith, un écran sur l'essai de Rougerie, un ensemble de choses". Les décisions arbitrales, Bernard Laporte, le manageur du RCT, les pointaient du doigt également en déclarant que "certaines nous ont fait mal". Idem du côté de l'entraîneur, Pierre Mignoni, ancien de la maison "Jaunards", qui insiste: "L'arbitre a été vraiment dur avec nous. Sur le carton jaune de David Smith, il n'y a pas carton jaune, il y a en-avant, ce qu'il veut, mais pas pénalité. Ca fait un peu basculer la rencontre."

Sur le terrain, il est vrai que le trois-quarts centre clermontois percute le 3e ligne Armitage sans ballon alors qu'il servait de leurre, le Toulonnais ne parvenant pas à attraper Malzieu qui peut resservir ensuite Rougerie pour l'essai. Et un peu plus tôt, Smith semble plus tenter l'interception, qu'il rate, plutot qu'il tape le ballon de la main pour empêcher les Clermontois d'aller à l'essai en bout de ligne. Mais tout cela se joue à peu de choses. Et si la rancoeur est forte, c'est aussi que le RCT s'est arrêté à quelques mètres de la ligne d'en-but dans les dernières minutes, ratant un essai qui aurait pu le mener à la victoire.

Berdos, déjà cible de Berbizier

Au coeur de la polémique, Christophe Berdos, l'arbitre principal qui avait déjà été la cible des critiques acerbes de Pierre Berbizier après la défaite du Racing-Métro en barrages en 2009 contre... Clermont. Le lendemain de ses propos, dans L'Equipe, le président du RCT précisait le fond de sa pensée: "Par l'agressivité de mes mots, je veux dire que les arbitres sont les cocus du développement du rugby. Je le dis depuis un moment. Il y a de l'argent à la FFR, dont dépendent les arbitres, mais on ne l'utilise pas pour les former."

Les propos de Mourad Boudjellal ont évidemment déplu au sein de la Ligue nationale (LNR), sans pour autant créer un cataclysme. La force de l'habitude, ou le poids de la "tradition"... Je peux accepter le sens de la répartie et l'humour de Mourad Boudjellal, mais ses déclarations sont franchement laides", déclare ainsi dans L'Equipe Pierre-Yves Revol, son président, avant d'ajouter que "Mourad sera certainement convoqué devant la commission de discipline et blâmé". Patrick Wolff, son vice-président également Clermontois, est plus dur: "Un dirigeant a des responsabilités. On n'a pas le droit de dire tout et n'importe quoi."

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