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Biarritz, un BO gâchis !

Le Biarritz Olympique (BO), battu samedi (16-10) à Perpignan, a été officiellement relégué en Pro D2 après 18 années consécutives passées dans l'élite du rugby. La fin de la période dorée du club basque, vainqueur de trois titres de champion de France et finaliste de la Coupe d’Europe à deux reprises entre 2002 et 2012. Retour sur un fiasco.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Avec un bilan effroyable de 4 victoires pour 18 défaites cette saison en Top 14, Biarritz ne peut pas avoir de regrets. Dès le mois d’août, les Rouge et Blanc se sont mis en danger en s’inclinant à domicile face à Clermont (22-18) avant de perdre à Oyonnax (24-22) puis contre Toulon, Grenoble et Perpignan à Aguilera. Les hommes du président Serge Blanco comptent aujourd’hui 9 échecs sur leur (ancienne) pelouse fétiche : beaucoup trop pour espérer accrocher le maintien.

Peyrelongue: "Beaucoup de tristesse"

Samedi soir, après le revers concédé à Perpignan, joueurs, entraîneurs et dirigeants ont refusé de commenter leur relégation en Pro D2. Seuls Dimitri Yachvili et Julien Peyrelongue, deux "historiques" du club, sont venus brièvement devant la presse.

"On s'est battu jusqu'à la fin. Malheureusement, ça passe encore à côté. C'est un peu à image de notre saison,  il ne manque pas grand-chose mais ça bascule toujours du mauvais coté", a  regretté de son côté Julien Peyrelongue, qui a fait  toute sa carrière au BO depuis 2000. "On a beaucoup de tristesse pour les joueurs, les dirigeants et les  supporters", a-t-il ajouté. "Ça fait mal mais c'est comme ça."

Trois titres, 2 finales de H Cup

"On était pratiquement condamné, maintenant c'est sûr, c'est compliqué", a admis Yachvili. "Il nous reste quatre matches, il va falloir honorer le maillot jusqu'à la fin". Le demi de mêlée international a rappelé qu'il a passé 12 ans au Biarritz Olympique, club resté parmi l'élite depuis 1996, et qu'il y a vécu "ses grandes  heures".

Les grandes heures, ce sont trois Boucliers de Brennus glanés en 2002 (contre Agen, 25-22 après prolongation), en 2005 (face au Stade Français, 37-34 a.p) et en 2006 (devant Toulouse, 40-13), deux finales de H Cup perdues de peu (contre le Munster, 23-19 en 2006, et face au Stade Toulousain, 21-19 en 2010), et un Challenge européen remporté en 2012 contre Toulon (21-18).

Les causes sont connues : vieillissement des cadres, style de jeu réducteur, blessures de quelques tauliers. Le recrutement fut aussi un échec complet depuis deux ans. Pas de Ngwenya, de Barcella ou de Lund (les deux frangins) à l’horizon. Le BO a perdu de son pouvoir d'attraction et on attend toujours la valeur ajoutée qu'auraient dû apporter des recrues issues majoritairement de  Pro D2 ou des clubs relégués du Top 14 (Fono, Molcard, Genevois, Burotu).

Blanco: "Pas la fin du monde"

Le coach Didier Faugeron paie les pots cassés et souffre en silence de ce recrutement raté, tandis que Laurent Rodriguez, ex-manager général devenu entraîneur des avants contre son gré mais par amitié pour le boss d'Aguilera, serre les dents pour finir la saison. Vendredi soir, à la veille de cette issue funeste, Blanco, en guise de tardif mea culpa, a confié à Sud Ouest "avoir fait beaucoup de choses très, très mal".

Il reste quatre derniers matches contre Castres, au Racing, contre Brive et à Bordeaux-Bègles pour redorer un tant soit peu le blason du club, bien écorné depuis quelques mois. Il sera alors temps de penser à la remontée immédiate, rêve de toute équipe reléguée, surtout quand il s’agit d’un des cadors du rugby hexagonal.

"Quand j'étais président de la Ligue et que j'ai créé la Pro D2, on m'a dit que ça allait être un mouroir. Or, c'est un championnat qui intéresse les  supporters des clubs, qui intéresse tout le rugby  français. Ce serait mentir de  dire que je suis heureux d'y aller, mais ce n'est pas la fin du monde. Demain, il fera beau". Parole de Blanco.

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