Bastareaud maintient le cap vers Toulon
Voici près de quinze jours, Bernard Laporte avait annoncé avec certitude: "Mathieu Bastareaud reste au club." La guerre de communication entre le Stade Français et Toulon était au premier plan, mais le joueur a patienté pour confirmer lui-même sa position. Dans un long entretien à Midi Olympique, il fait état de son désir, dès janvier 2011, de changer de club. "Ce qui coince et qui fait débat, c'est qu'il me reste deux ans de contrat au Stade Français et que dans le rugby, il est rare de partir d'un club avec lequel on est encore sous contrat", explique-t-il. Pourtant, il bénéficiait d'une "clause morale" avec Max Guazzini, emblématique président du club parisien, "stipulant que si l'une des parties voulait rompre le contrat, l'autre ne s'y opposerait pas". "Aujourd'hui, l'homme fort du Stade Français a changé, c'est Bernard Laporte. Lui ne m'a rien promis, et il ne veut pas respecter l'engagement moral de Max."
Mais au-delà d'une envie de quitter Paris, le trois-quarts centre international ne se sent plus à l'aise parmi ses coéquipiers: "Des choses m'ont déplu à l'intérieur du club", dit-il. "J'ai été blessé par l'attitude de coéquipiers, de membres du staff ou de dirigeants qui n'ont pas été corrects avec moi", détaillant que "certains de mes coéquipiers se sont répandus dans la presse à mon propos. Ils se plaignaient de mon comportement, de mes prétendus agissements. J'étais celui qui plombait l'ambiance dans l'équipe. Mais à moi, ils ne disaient rien." Après de telles paroles, et même si le club parisien a profondément remanié son collectif à l'inter-saison, il semble compliqué que Mathieu Bastareaud puisse faire une nouvelle saison dans cet environnement. Contrairement à quelques autres sportifs, il n'en écarte pourtant pas l'éventualité: "Paris est dans son droit, il y a ces deux ans de contrat. Mais je ne comprends pas l'intérêt de retenir un joueur contre sa volonté. (...) Je serai à la reprise de l'entraînement le 27 juin prochain. Mais il ne faut pas s'attendre à ce que je m'y rende avec le sourire. (...) Je n'outrepasserai pas ce qu'il m'est permis de faire. Je suis un grand garçon, un professionnel responsable et je m'entraînerai normalement lors de la reprise du Stade Français. J'aimerais simplement que les dirigeants parisiens entendent mon message et n'imaginent pas que d'un coup de baguette magique, ils vont me redonner l'envie de jouer à Paris." Et de conclure: "Je n'irai pas au clash."
Dans son esprit, les choses sont claires, et malgré les deux années de contrat qui lui restent, c'est à Toulon qu'il veut désormais évoluer. "Ce n'est pas le principal, mais le contrat que me propose Toulon est sans commune mesure avec celui que j'ai à Paris", reconnaît-il, ajoutant qu'évoluer avec les Botha, Wilkinson et Giteau est également l'un des aspects de ce transfert voulu. "Plus que jamais, je veux rejoindre Toulon", assène-t-il.
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